Une supportrice du président par intérim autoproclamé Juan Guaido lors d’une manifestation à Caracas, au Venezuela. Sur sa pancarte, on peut lire « Crise humanitaire au Venezuela, SOS ». / YURI CORTEZ / AFP

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé mercredi 10 avril qu’un accord avait été conclu avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour une distribution d’« aide humanitaire » dans le pays. Caracas et le CICR se vont travailler « avec les agences de l’ONU », a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée.

Nicolas Maduro, qui nie que la situation actuelle du Venezuela puisse être qualifiée de crise humanitaire, a estimé que cette coopération devrait être mise en œuvre « sans politisation grotesque », dans la « légalité et le respect ».

Cette annonce a été faite à l’issue d’une visite de plusieurs jours d’une délégation du CICR conduite par le président de l’organisation, Peter Maurer, avec lequel M. Maduro s’est entretenu mardi.

Aide bloquée le 23 février

Le 23 février, les partisans du chef de file de l’opposition Juan Guaido, reconnu comme président intérimaire par plus de 50 pays sur 193, ont tenté de faire entrer plusieurs tonnes d’aide humanitaire stockées aux portes du Venezuela, en Colombie, au Brésil et sur l’île néerlandaise de Curaçao.

Les camions chargés de produits de première nécessité, envoyés essentiellement des Etats-Unis, ont dû rebrousser chemin face au blocage frontalier ordonné par le gouvernement. Sept personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées dans des heurts.

Nicolas Maduro avait alors dénoncé l’opération comme un prétexte en vue d’une intervention militaire.

Le Venezuela a déjà reçu « diverses marques de solidarité, du soutien et de l’aide humanitaire » de la part de l’Inde, de la Chine, de la Russie et de la Turquie, a rappelé le président chaviste, en citant trois de ses alliés.

« Grave impact de la situation actuelle »

Selon les Nations unies, près d’un quart des 30 millions de Vénézuéliens ont besoin d’une aide urgente. D’après un rapport de l’organisation mondiale, quelque 3,7 millions d’entre eux souffrent de malnutrition, et au moins 22 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique.

Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, le CICR s’était déclaré « préoccupé par le grave impact que la situation actuelle a sur les Vénézuéliens, particulièrement sur ceux qui n’ont pas accès aux services de base ».

Le pays est en proie à des pénuries de produits alimentaires et de médicaments. Caracas, principal importateur, est en manque de liquidités du fait de l’effondrement de la production pétrolière (96 % des ressources du pays) et de son éviction des marchés financiers par des sanctions de Washington.