Le président soudanais, Omar Al-Bachir, a été destitué par l’armée de son pays, jeudi 11 avril. Il faisait face à une vague de manifestations sans précédent depuis quatre mois. Si la mobilisation a commencé le 19 décembre 2018 après le triplement du prix du pain dans le cadre d’une politique de rigueur, c’est le 6 avril que l’histoire a réellement basculé et que les manifestants ont commencé à s’installer devant l’état-major de l’armée, réclamant le soutien de celle-ci.

Des années de manifestations

Trente années de mauvaise gestion du pays

Faire la guerre au peuple est la raison d’être de ce régime qui consacre plus de 70 % du budget national aux dépenses militaires et de sécurité alors que la rente pétrolière s’est tarie après la sécession du Soudan du Sud. Si l’on ajoute la corruption rampante et la mauvaise gestion des ressources, il ne reste que des miettes pour subvenir aux besoins fondamentaux de plus de 40 millions d’habitants. Cette politique ne laisse aucune chance au développement du pays et explique le durcissement des mouvements de protestation contre la hausse vertigineuse du prix des produits de première nécessité.

La rente pétrolière débute en 1999, avec la mise en service du terminal pétrolier de Port-Soudan. Les ressources sont au sud et les raffineries et le débouché sur la mer, au nord. Mais, la sécession du Soudan du Sud, en 2011, entraîne la chute des revenus pétroliers et une forte récession économique.

Sources : Acled ; Central Bureau of Statistic of Sudan ; Xe.com ; FEWS NET (Famine Early Warning Systems Network) ; Reliefweb ; OCHA ; Transparency international ; Atlas géopolitique mondial 2018, éditions du Rocher ; EIA ; Geological Research Authority of Sudan, Ministry of Minerals ; Le Monde