Un membre de la brigade des sapeurs pompiers de Paris luttant contre l’incendie à l’intérieur de la cathédrale, lundi 15 avril. / HANDOUT / REUTERS

C’est l’air ému, le visage grave, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, qu’Emmanuel Macron, le président de la République, a lancé, lundi 15 avril : « Nous la rebâtirons tous ensemble. » Il a ensuite annoncé le lancement, dès le lendemain, d’une souscription nationale.

Destinée à récolter des dons, elle est prise en charge par la Fondation du patrimoine. Très vite, les donations ont commencé à affluer, allant jusqu’à provoquer des encombrements sur les deux sites mis en place (don.fondation-patrimoine.org et fondation-patrimoine.org, disponibles en français et en anglais) par cet organisme privé qui se consacre à la préservation du patrimoine. Pour faire face à la demande, un autre site (rebatirnotredamedeparis.fr) a, depuis, été mis en place, sous l’autorité du Centre des monuments nationaux. Un peu avant 17 heures, plus de 114,3 millions d’euros avaient été collectés, selon la Fondation, qui a promis de ne prélever aucun frais sur ces dons.

Avantages fiscaux pour les donateurs

Créée par la loi du 2 juillet 1996 et reconnue d’utilité publique en 1997, la Fondation du patrimoine rappelle sur son site que sa mission est la sauvegarde et la valorisation du patrimoine. Elle aide à ce jour plus de 2 100 projets. Pour son action, elle peut lancer des souscriptions, mobiliser le mécénat populaire en faveur de projets de sauvegarde du patrimoine public ou associatif.

Pour contribuer, il suffit de se rendre sur l’espace sécurisé du projet et de se laisser guider, en indiquant le montant du don, ses coordonnées personnelles puis bancaires. Le donateur obtient ensuite un reçu fiscal pour demander une réduction d’impôt auprès de l’administration fiscale.

Le site de la Fondation du patrimoine. / https://don.fondation-patrimoine.org/SauvonsNotreDame/~mon-don?_cv=1

La réduction d’impôt atteint 66 % du montant alloué, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ainsi, pour un virement de 200 euros, ce sont 132 euros qui sont reversés au donateur et viennent se soustraire à son impôt sur le revenu. L’avantage fiscal grimpe même à 75 % pour l’impôt sur la fortune, dans la limite de 50 000 euros (soit 66 666 euros de dons). Pour une entreprise, la réduction d’impôt sur les sociétés se borne à 60 % pour un maximum de 0,5 % du chiffre d’affaires.

Mobilisation des grandes fortunes en France et à l’étranger

En plus des particuliers, les dons promis par plusieurs grandes fortunes et entreprises pour la reconstruction de la cathédrale approchaient, mardi après-midi, 700 millions d’euros, auxquels doivent s’ajouter plusieurs engagements en nature et des participations internationales.

Des internautes ont également cherché à apporter leur pierre pour rebâtir l’édifice en créant des cagnottes en ligne. En la matière, la méfiance s’impose, tant la création de tels outils de collecte de dons sur des plates-formes, comme Leetchi et LePotCommun, est à la portée de chacun sans garantie de la destination de l’argent.

Face à la multiplication des initiatives, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé que la ville allait « proposer au président [de la République] » l’organisation « dans les prochaines semaines d’une grande conférence internationale des donateurs afin de lever les fonds nécessaires à la restauration ».