L’industrie musicale n’est pas épargnée par le sexisme et les agressions sexuelles. / QUENTIN HUGON POUR LE MONDE

Près de 700 professionnelles de l’industrie musicale, dont les artistes Clara Luciani, Fishbach, Chloé ou encore Chris, ont publié, mardi 16 avril, un manifeste contre le sexisme et les violences sexuelles.

« Nous, artistes, musiciennes, techniciennes, productrices, éditrices, compositrices, manageuses, attachées de presse, juristes et plus globalement “femmes des métiers de la musique”, avons toutes été victimes ou témoins du sexisme qui règne au quotidien », écrivent-elles dans Télérama. Elles demandent, par ailleurs, à ce que ne soit pas seulement abordée la question des agressions, mais aussi « la répartition du pouvoir ». Selon des statistiques à l’échelle de l’UE produites par le programme européen Keychange, les femmes travaillant dans des majors sont en effet payées 30 % de moins que les hommes et seules 2 % des producteurs sont des productrices. Les signataires demandent donc que soient définies des « mesures concrètes et nécessaires qui nous permettront de garantir l’égalité et la diversité dans nos métiers ».

La publication de ce manifeste par Télérama s’inscrit dans un contexte de libération de la parole quant aux violences sexuelles et sexistes dans l’industrie. Mardi, l’hebdomadaire culturel publiait également une enquête contenant de nombreux témoignages provenant de femmes travaillant aussi bien pour des « majors » du disque que pour des labels indépendants, chez des tourneurs ou pour des éditeurs de musique. « Cela va de la petite réflexion au pire comportement, sans parler des discriminations sous-jacentes qui pèsent sur les carrières », explique ainsi à Télérama Anaïs Ledoux, productrice depuis près de trente ans.

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