A 50 ans, Fabien Galthié intégrera, à partir de juin, l’encadrement de l’équipe nationale en tant qu’adjoint de Jacques Brunel. / Action Images / Action Images

Voici enfin venu le moment de Fabien Galthié. En 2007 déjà, l’ancien demi de mêlée et capitaine songeait à devenir sélectionneur du XV de France. Puis en 2011. Puis en 2015. Cette réalité prendra finalement forme en 2019, selon le quotidien L’Equipe, dont l’ex-joueur est l’un des consultants. Contactée par Le Monde, mardi 16 avril au soir, la Fédération française de rugby (FFR) n’a pas souhaité répondre.

A partir de juin, Fabien Galthié intégrera d’abord l’encadrement de l’équipe nationale en tant qu’adjoint de Jacques Brunel. Ce n’est qu’après la Coupe du monde au Japon, prévue de septembre à novembre, qu’il prendra le plein contrôle de la sélection. Son mandat est censé le conduire jusqu’à l’édition suivante, celle du Mondial 2023, qui aura lieu en France.

Tournoi des six nations déprimant

En février, des rumeurs faisaient déjà état de son arrivée dans le staff actuel comme force d’appoint. En conférence de presse, Jacques Brunel assurait alors n’avoir « jamais envisagé quoi que ce soit », malgré un Tournoi des six nations déprimant comme rarement : une piètre quatrième place et, surtout, trois défaites (Galles, Angleterre, Irlande), dont deux leçons reçues à Londres puis Dublin.

A 50 ans, Fabien Galthié s’apprête finalement à entrer en fonction au moment où le XV de France n’a jamais paru aussi loin des nations favorites de la Coupe du monde. « J’ai eu des périodes où j’étais plus proche de la nomination qu’actuellement », reconnaissait-il pourtant, en septembre 2018, dans L’Equipe.

En 2007, Fabien Galthié remporte le championnat de France avec les Parisiens du Stade français ; le poste de sélectionneur échoit finalement à Marc Lièvremont. En 2011, après deux ans à entraîner l’Argentine, Galthié atteint la finale du championnat avec Montpellier ; c’est Philippe Saint-André qui a droit au XV de France.

En 2015, « j’avais fait un très joli mémoire », raconte-t-il. Cette fois, une audition formelle est organisée pour écouter les postulants. Le poste revient alors à Guy Novès, qui doit finalement le quitter plus tôt que prévu, à peine deux ans plus tard : en décembre 2017, ce dernier est licencié par Bernard Laporte, nommé entre-temps président de la Fédération française de rugby.

Réputé pour son expertise, critiqué pour sa gestion des relations humaines

Pour trouver cette fois un successeur à Jacques Brunel, Bernard Laporte a d’abord pensé à un sélectionneur étranger. Une éventualité à laquelle il a finalement renoncé après un référendum auprès de tous les clubs professionnels et amateurs du pays, entre les 9 et 11 avril : 59 % des votants se sont exprimés en sa défaveur, au terme d’un scrutin qui a mobilisé à peine plus de la moitié des clubs.

Après coup, M. Laporte a déclaré sur RMC que son « choix n° 1 » aurait été Joe Schmidt, l’entraîneur néo-zélandais de l’Irlande (« Pour une simple raison : il parle français comme vous et moi »). Et non pas Warren Gatland, un autre Néo-Zélandais pressenti, qui s’occupe des Gallois. En mars, dans un entretien au quotidien régional Le Progrès, le président de la FFR déclarait avoir déjà rencontré « les cinq meilleurs entraîneurs du monde » pour leur proposer le poste. Sans indiquer leur nom ni leur nationalité.

Réputé pour son expertise du jeu, technique et tactique, mais aussi critiqué par certains pour une gestion trop abrupte des relations humaines, Fabien Galthié sort de deux expériences conclues en mauvais termes. Fin 2014, Montpellier choisissait de le licencier pour cause de résultats jugés insuffisants. Même issue à Toulon, en 2018, après une petite année d’exercice.

L’ancien rugbyman connaît déjà Jacques Brunel pour l’avoir eu comme entraîneur à Colomiers. C’était avant d’être désigné meilleur joueur du monde, en 2002, année d’un Grand Chelem au Tournoi des six nations. Le sélectionneur en équipe nationale avait alors pour nom Bernard Laporte.