Un policier en uniforme à Marseille, le 12 avril. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

L’ensemble des syndicats de police appelle à des rassemblements vendredi matin et demande à être reçu « en urgence » par Christophe Castaner, après deux nouveaux suicides de policiers, jeudi 18 avril, d’une capitaine de Montpellier et d’un policier de Paris.

« Le plan de lutte contre les suicides dans la police doit devenir une cause nationale et être décrété priorité ministérielle », a réclamé l’intersyndicale de la police dans un communiqué en précisant vouloir organiser « sans clivage syndical, ni de corps » des rassemblements de personnels de la police nationale vendredi, de 11 h 30 à midi, « devant leurs services respectifs en hommage » aux collègues décédés. L’organisation demande à être reçue « en urgence » par le ministre de l’intérieur, alors que les deux suicides portent à vingt-huit le nombre de policiers s’étant donné la mort depuis le début de l’année.

« Les journées dramatiques s’enchaînent »

« Les journées dramatiques s’enchaînent à un rythme insoutenable et jamais connu », estime l’intersyndicale. Selon des sources policières et syndicales, une capitaine de police de la sûreté départementale de l’Hérault s’est suicidée jeudi matin dans son bureau à Montpellier avec son arme de service.

Le suicide serait intervenu vers 8 heures à l’hôtel de police de Montpellier. Aucune détonation n’a été entendue, mais des collègues ont été alertés par une odeur de poudre. Ils ont alors découvert vers 9 heures cette femme de 48 ans, mère de deux fillettes, inanimée, une balle en plein cœur. La direction départementale de la sécurité publique de l’Hérault n’a pas souhaité communiquer à ce stade.

Un autre policier a été retrouvé jeudi en début d’après-midi à son domicile à Villejuif (Val-de-Marne), a-t-on également appris de sources policières et syndicales. Agent de la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris, ce policier de 25 ans s’est suicidé avec son arme à feu. Il appartenait à la division régionale de la sécurité routière et intervenait dans les écoles. « Des mesures fortes et immédiates doivent être prises sans délai », affirme l’intersyndicale.

Pas une « fatalité » pour Castaner

Vendredi dernier, Christophe Castaner, en visite à l’hôpital des Gardiens de la paix, à Paris, a promis une accélération dans la mise en œuvre du plan anti-suicides lancé en 2018 par son prédécesseur, Gérard Collomb. Il a également annoncé la création d’une « cellule alerte prévention suicide » pour la police nationale en assurant que le suicide n’était pas une « fatalité ».

Un service disponible 24 heures sur 24, via un numéro de téléphone dédié, permettra en outre de signaler les risques et de mettre les personnes en souffrance en relation avec des psychologues. En 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés, selon les chiffres du ministère de l’intérieur.