Les particuliers, quelques grandes fortunes et des entreprises françaises et étragères ont décidé de mettre la main à la poche pour financer la reconstruction de Notre-Dame de Paris, dévastée par un incendie lundi 15 avril. Au lendemain de l’incendie de la cathédrale, les dons d’entreprises et de fortunes françaises atteignaient jeudi, à la mi-journée, 850 millions d’euros. Le milliard d’euros devrait être facilement atteint. Pour ces entreprises, ces dons devraient ouvrir droit à des réductions d’impôts de 60 %, au titre de la niche fiscale sur le mécénat.

Quatre organismes (la Fondation Notre Dame, la Fondation du patrimoine, la Fondation de France ainsi que le Centre des musées nationaux) sont chargés de collecter ces dons, a annoncé mercredi matin le premier ministre, Edouard Philippe.

Dans des messages sur les réseaux sociaux, le chef du gouvernement a annoncé la création d’un site Internet appelant « à la générosité de tous », en France et à l’étranger, et dirigeant vers les quatre organismes chargés de la collecte. Ces quatre acteurs « s’engagent avec l’Etat pour permettre à chacun de contribuer de manière transparente et sécurisée », est-il expliqué sur le site.

Voici la liste des principales promesses de don :

  • LVMH donne 200 millions d’euros

LVMH, numéro un mondial du luxe, et la famille Arnault à sa tête, première fortune de France, ont annoncé un don de 200 millions d’euros, la plus grosse somme pour l’heure déboursée pour la reconstruction de Notre-Dame. Le groupe de luxe a, en outre, proposé de mettre à disposition ses « équipes créatives, architecturales, financières » pour aider au travail de reconstruction et de collecte de fonds.

Bernard Arnault a annoncé, jeudi 18 avril, que son don ne serait pas défiscalisé. Il a précisé que le plafond de défiscalisation du groupe de luxe était déjà atteint avec la Fondation Louis-Vuitton. La loi Aillagon de 2003 permet aux entreprises françaises qui investissent dans le mécénat de déduire 60 % des dépenses engagées mais dans la limite de 0,5 % de leur chiffre d’affaires. Bernard Arnault a dénoncé une « fausse polémique » qui serait dictée par « la mesquinerie et la jalousie ».

  • Les Bettencourt et L’Oréal donnent 200 millions d’euros

Le géant mondial des cosmétiques L’Oréal et la famille héritière du groupe, les Bettencourt-Meyers, ont annoncé mardi un don total de 200 millions d’euros pour l’édifice parisien, dont 100 millions d’euros par l’intermédiaire de la Fondation Bettencourt Schueller.

  • Pinault propose de débloquer 100 millions d’euros

Autre grande fortune du secteur, la famille d’industriels Pinault, qui possède le groupe de luxe Kering, a annoncé débloquer 100 millions d’euros par l’entremise de sa société d’investissement Artemis.

La famille Pinault a également fait savoir mercredi qu’elle ne ferait « pas valoir l’avantage fiscal » auquel pourrait prétendre son don. « La donation pour Notre-Dame de Paris ne fera l’objet d’aucune déduction fiscale. La famille Pinault considère en effet qu’il n’est pas question d’en faire porter la charge aux contribuables français », rapporte dans un communiqué François-Henri Pinault, président de la holding familiale.

  • 100 millions d’euros de la part de Total

Le PDG du groupe Total, Patrick Pouyanné, a pour sa part annoncé sur Twitter que le groupe, qui se présente comme le « premier mécène de la Fondation du patrimoine », allait faire un « don spécial » de 100 millions d’euros.

  • Collectivités locales : 85 millions d’euros

C’est la Mairie de Paris qui a sorti le plus gros chèque avec 50 millions d’euros débloqués.

Les sept départements franciliens ont promis 20 millions d’euros, tandis que la région Ile-de-France a alloué une « aide d’urgence » de 10 millions d’euros. Plusieurs régions françaises ont aussi contribué, plus modestement à l’effort : l’Auvergne (2 millions), l’Occitanie (1,5 million) et les Alpes-Maritimes (au moins 1 million). La métropole de Toulouse a aussi annoncé un don d’un million d’euros.

  • JCDecaux promet 20 millions d’euros pour Notre-Dame

La famille Decaux « a décidé de contribuer à la restauration de ce lieu emblématique de la ville de Paris et de son histoire, monument du patrimoine mondial » en donnant, à travers JCDecaux Holding, 20 millions d’euros pour sa reconstruction.

  • Martin et Olivier Bouygues font un don de 10 millions d’euros

« Très touchés » par l’incendie, Martin et Olivier Bouygues ont annoncé se mobiliser « à titre personnel » avec un don de 10 millions d’euros par l’intermédiaire de leur holding familiale, SCDM.

  • Marc Ladreit de Lacharrière : 10 millions d’euros

Le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, qui contrôle la société d’investissement Fimalac, a également annoncé vouloir participer à « l’effort national de reconstruction » en donnant 10 millions d’euros « pour la restauration de la flèche, symbole de la cathédrale », qui s’est effondrée lors de l’incendie.

  • Dons venus de l’étranger : plus de 25 millions de dollars

C’est le premier don d’ampleur venu de l’étranger. Henry Kravis, cofondateur du fonds d’investissement américain KKR, et son épouse, Marie-Josée Kravis, « attristés par l’incendie », ont annoncé contribuer « dès à présent » à hauteur de 10 millions de dollars (8,85 millions d’euros).

La Brésilienne Lily Safra et la Fondation Edmond-Safra, du nom de son mari, banquier syro-brésilien mort en 1999, ont annoncé un don de 10 millions d’euros.

Le groupe Disney, qui avait produit le film Le Bossu de Notre-Dame en 1996, devrait offrir 5 millions de dollars (4,4 millions d’euros).

Le producteur de jeux vidéo Ubisoft s’est engagé à verser 500 000 euros. Un de ses titres, Assassin’s Creed Unity, se déroulait à Paris et donnait une place importante à la cathédrale.

L’université catholique américaine University of Notre Dame, dans l’Indiana, a promis un don de 100 000 dollars pour « l’architecture gothique exquise » de l’église, selon son président.

La ville hongroise de Szeged, qui s’estime redevable de l’aide apportée par Paris lors de terribles inondations survenues en 1879, a annoncé donner 10 000 euros.

  • Promesses de plusieurs banques françaises

Le Crédit agricole, avec sa fondation, va donner 5 millions d’euros pour les mesures de sauvegarde d’urgence de Notre-Dame. BNP Paribas a annoncé débloquer 20 millions d’euros, le groupe BPCE et la Société générale ont promis chacun 10 millions d’euros.

  • Axa France : 10 millions d’euros

Assureur de deux des entreprises présentes sur le chantier de Notre-Dame au moment de l’incendie, l’assureur Axa France a suivi le mouvement de générosité lancé ces dernières heures, en « mobilisant dès maintenant une enveloppe de 10 millions d’euros » en signe de « solidarité ».

  • La Française des Jeux : environ 2 millions d’euros

L’enveloppe précise n’est pas encore tout à fait connue, et pour cause : la Française des Jeux a promis de laisser sa part – environ 2 millions d’euros – du loto de Pâques organisé samedi 20 avril.

  • Capgemini : une contribution de 1 million d’euros

Le grand groupe informatique français Capgemini s’est dit « solidaire de l’effort national » et a annoncé verser 1 million d’euros pour contribuer à la reconstruction de la cathédrale.

  • Le domaine Château Mouton Rothschild : 870 000 euros

Une vente aux enchères de coffrets de vin Château Mouton Rothschild, dont le résultat devait être consacré à la rénovation du château de Versailles, sera finalement allouée à Notre-Dame. Elle a rapporté plus de 870 000 euros.

  • Le Comité international olympique : 500 000 euros

Le Comité international olympique (CIO) va donner 500 000 euros pour la reconstruction de Notre-Dame, a annoncé son président Thomas Bach. Celui-ci juge que l’objectif « d’achever » les travaux avant les JO de Paris-2024 sera « une motivation supplémentaire ».

  • Des chênes normands offerts pour la reconstruction

L’assureur Groupama va offrir 1 300 chênes qu’il prélèvera dans ses forêts normandes, « pour respecter le travail des compagnons de l’époque », pour la « reconstruction de la charpente » de la cathédrale. Par ailleurs, Michel Druilhe, président de l’interprofession nationale France Bois Forêt, qui regroupe forêts privées et publiques, assure que l’ensemble de la filière « va s’organiser pour fournir du chêne français, et va participer, y compris financièrement, à la reconstruction de la cathédrale ».

  • La Fondation du patrimoine et la Fondation de France ont reçu 32 millions d’euros

Lundi soir, Emmanuel Macron avait déjà promis de « rebâtir » Notre-Dame, monument historique le plus visité en Europe, en lançant une grande souscription nationale. Entreprises et anonymes ont ainsi commencé à faire des dons, provoquant des encombrements sur le site de la Fondation du patrimoine. C’est par le biais de cet organisme privé que s’organise la souscription, qui est déjà un succès historique. Pour faire face à la demande, un autre site (rebatirnotredamedeparis.fr) a été mis en place, sous l’autorité du Centre des monuments nationaux.

Mercredi 17 dans l’après-midi, on recensait 21 millions récoltés par la Fondation de France et 11 millions auprès des particuliers par la Fondation du Patrimoine. Le centre des monuments nationaux a annoncé avoir reçu 1,2 million d’euros.

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