Un drapeau des Etats-Unis sur une moto à La Havane, Cuba, le 17 avril. / Ramon Espinosa / AP

Cuba a vivement dénoncé la décision de Washington de permettre des actions en justice contre les entreprises étrangères présentes sur son territoire, a déclaré mercredi 17 avril le ministre des affaires étrangères Bruno Rodriguez.

« Je rejette énergiquement l’annonce du secrétaire d’Etat [Mike] Pompeo d’activer le chapitre III de la loi Helms-Burton. C’est une attaque contre le droit international et contre la souveraineté de Cuba et d’Etats tiers », a-t-il écrit sur Twitter après l’annonce de ces mesures, qui entreront en vigueur le 2 mai. « L’escalade agressive des Etats-Unis contre Cuba échouera (…) comme à Giron, nous vaincrons. » Giron est le nom donné par La Havane à l’attaque de la baie des Cochons.

Un peu plus tard, le gouvernement cubain a appelé dans un communiqué « tous les membres de la communauté internationale » et les citoyens américains, eux-mêmes, à « arrêter l’escalade irrationnelle et la politique d’hostilité et d’agression du gouvernement de Donald Trump ».

Minée par les pénuries

Après l’avoir suspendue pendant vingt-trois ans, l’administration américaine va mettre en application cette clause qui permet théoriquement, notamment aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux les firmes qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après 1959.

Cela pourrait déclencher des milliers d’actions en justice aux Etats-Unis et décourager les investissements étrangers à Cuba, qui en a justement besoin pour relancer son économie en crise et minée par les pénuries.

La date de cette annonce n’a pas été choisie au hasard : mercredi marque l’anniversaire du débarquement de la baie des Cochons en 1961, une tentative d’invasion américaine qui s’était soldée par une défaite cinglante.

Les Etats-Unis ont accentué ces derniers mois leur pression sur le gouvernement socialiste cubain, qu’il accuse de soutenir militairement le Venezuela de Nicolas Maduro.