Un magasin Muji, à l’aéroport d’Osaka, au Japon, en octobre 2017. / Thomas White / REUTERS

Muji vous loge à Ginza. L’enseigne japonaise d’habillement et de décoration a ouvert, jeudi 4 avril, son premier hôtel à Tokyo, en plein centre, dans le quartier le plus réputé de la capitale japonaise. Avant l’ouverture des Jeux olympiques de 2020, l’enseigne espère se faire un nom auprès de tous les touristes, adeptes d’une décoration design et intemporelle.

L’établissement de Tokyo, qui comprend 79 chambres de 15 m2 à 52 m2, avec des tarifs allant de 120 à 450 euros par nuit. Toutes sont décorées avec des meubles et des articles issus de la collection de l’enseigne fondée par Tsujii Takashi en 1980 et baptisée Muji, abréviation du japonais mujirushi ryohin, c’est-à-dire, « produits de qualité sans marque ». Le groupe aux 928 magasins à travers le monde, dont 474 au Japon, a récemment fait ses premiers pas dans l’hôtellerie. Il exploite deux autres établissements en Chine, à Shenzhen et à Pékin, depuis 2018. Ce premier hôtel tokyoïte occupe les cinq derniers étages d’un immeuble dont les cinq premiers sont occupés par un magasin Muji.

Essor du tourisme

Dans la capitale japonaise, le distributeur (2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires) table sur l’essor du tourisme. L’Archipel est devenu une destination très courue. En 2018, plus de 29 millions de touristes étrangers se sont rendus dans le pays pour y découvrir le mont Fuji, Kyoto ou la capitale japonaise. Et la tenue des Jeux olympiques à Tokyo devrait attirer plus de 10 millions de personnes dans la capitale lors des épreuves qui se dérouleront du 24 juillet au 9 août 2020. Au total, plus de 40 millions touristes étrangers devraient se rendre l’an prochain dans le pays, espère le gouvernement.

Mais, bien que connue pour ses dizaines d’hôtels capsule, où les clients dorment dans des sortes de couchettes superposées, Tokyo présente un gros déficit d’hébergements hôteliers. Selon l’institut d’études Mizuho Research, il manquerait plus de 14 000 chambres d’hôtels dans la capitale pour héberger les touristes de passage lors des Jeux de 2020. Or, malgré le développement du tourisme dans le pays, la construction de nouveaux hôtels dans la capitale n’a pas remporté tous les suffrages. Beaucoup d’opérateurs l’ont jugée trop peu rentable.

Pour remédier à ce déficit d’hébergements, le gouvernement envisage d’autoriser l’ancrage de bâteaux de croisières dans les baies de Tokyo et de Kawasaki. Le temps des épreuves sportives, leurs cabines pourraient être louées aux touristes de passage. Tokyo a notamment conclu un accord avec MSC pour qu’il ancre son Lirica dans la baie. Le navire comprend près de 1 000 chambres.