Le pape François s’adresse à la foule après sa traditionnelle bénédiction pascale « urbi et orbi » (à la ville et au monde), dimanche 21 avril au Vatican. / Andrew Medichini / AP

Le pape François a appelé, dimanche 21 avril, à trouver des solutions pacifiques afin que « les armes cessent d’ensanglanter la Libye » et pour « favoriser le retour » des réfugiés en Syrie. Dans son traditionnel message de Pâques, suivi par la bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde), le souverain pontife a, en outre, appelé à « la réconciliation » au Soudan du Sud.

  • En Libye, « choisir le dialogue plutôt que l’oppression »

« Que les armes cessent d’ensanglanter la Libye où, de nouveau, des personnes sans défense meurent ces dernières semaines et où de nombreuses familles sont contraintes à quitter leur propre maison », a lancé le pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. « J’exhorte les parties concernées à choisir le dialogue plutôt que l’oppression, en évitant que s’ouvrent à nouveau les blessures d’une décennie de conflits et d’instabilité politique », a-t-il dit.

Les combats ont redoublé d’intensité samedi aux portes de Tripoli, après l’annonce par les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA) d’une « phase d’attaque » contre les troupes du maréchal Khalifa Haftar, lancées à la conquête de la capitale libyenne.

  • « Renouveler l’engagement pour une solution politique » en Syrie

Le pape, qui suit de près la situation en Syrie, a également déploré que le peuple syrien soit « victime d’un conflit qui perdure, et qui risque de nous trouver toujours davantage résignés et même indifférents ». « C’est plutôt le moment de renouveler l’engagement pour une solution politique qui réponde aux justes aspirations de liberté, de paix et de justice, qui affronte la crise humanitaire et favorise le retour en sécurité des personnes déplacées et de celles qui se sont réfugiées dans les pays limitrophes, surtout au Liban et en Jordanie », a-t-il conseillé.

  • S’engager pour « la réconciliation de la nation » au Soudan du Sud

Dans son tour du monde des zones de conflit dans le monde, le souverain pontife a, en outre, exhorté une nouvelle fois le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar à s’engager pour « la réconciliation de la nation. »

MM. Kiir et Machar viennent de se rencontrer au Vatican pour une retraite spirituelle de deux jours, le 10 et 11 avril, à l’issue de laquelle le pape François avait exprimé son espoir que « les hostilités cessent enfin et que l’armistice soit respecté », avant de s’agenouiller pour embrasser les pieds des deux rivaux.

Mais samedi le président sud-soudanais a appelé le chef rebelle à rentrer « urgemment » à Juba pour y former un gouvernement d’unité nationale, estimant que tout retard « détruirait » les espoirs de paix du peuple de ce pays en guerre civile.

Le pape a loué dimanche « les efforts accomplis par les autorités civiles et religieuses du Sud Soudan ». « Puisse s’ouvrir une nouvelle page de l’histoire du pays, dans laquelle toutes les composantes politiques, sociales et religieuses s’engagent activement pour le bien-être commun et la réconciliation de la nation », a-t-il commenté.

  • Au Sri Lanka, « la communauté chrétienne, touchée pendant qu’elle était recueillie »

Enfin, le souverain pontife a exprimé sa « tristesse » en ce jour de Pâques endeuillé par des attaques meurtrières dans des églises et des hôtels de luxe au Sri Lanka :

« J’ai appris avec tristesse la nouvelle des graves attentats, qui précisément aujourd’hui, jour de Pâques, ont porté deuil et douleur dans plusieurs églises et autres lieux de réunion au Sri Lanka. Je désire exprimer ma proximité affectueuse à la communauté chrétienne, touchée pendant qu’elle était recueillie et en prière, et à toutes les victimes d’une si cruelle violence. Je confie au Seigneur ceux qui ont tragiquement disparu et je prie pour les blessés et tous ceux qui souffrent à cause de cet événement dramatique. »