« Striker », le chef des United Constitutional Patriots, devant le campement de la milice, à Anapara, au Nouveau-Mexique, le 20 avril. / PAUL RATJE / AFP

Le chef d’une milice armée patrouillant le long de la frontière américano-mexicaine pour capturer des migrants a été arrêté pour port d’arme prohibé, a annoncé samedi 20 avril le FBI, alors que le Mexique a dénoncé les « intimidations et extorsions » perpétrées par ce type de groupuscules. Le suspect, Larry Mitchell Hopkins, 70 ans, est le leader des United Constitutional Patriots (UCP), un petit groupe fortement armé et composé essentiellement d’anciens combattants qui s’est fixé pour but de patrouiller le long de la frontière entre l’Etat américain du Nouveau-Mexique et l’Etat mexicain voisin de Chihuahua jusqu’à ce que le mur anti-migrants voulu par le président Donald Trump soit érigé.

« Cette arrestation par le FBI indique clairement que l’application de la loi doit rester entre les mains d’agents des forces de l’ordre bien entraînés, et non de justiciers armés », a déclaré le procureur général du Nouveau-Mexique, Hector Balderas.

Actes d’intimidation et d’extorsion

Il a qualifié Larry Mitchell Hopkins, un habitué des émissions radio également connu sous le surnom de « Striker », de « dangereux criminel qui ne devrait pas traîner avec des armes près d’enfants et de familles ». Au même moment, le ministère mexicain des affaires étrangères a exprimé sa « profonde préoccupation face aux activités d’intimidation et d’extorsion contre des migrants de la part de groupes de milices à la frontière du Nouveau-Mexique ».

« Ce type de pratiques peut conduire à des atteintes aux droits humains des personnes qui migrent ou qui sollicitent l’asile aux Etats-Unis », a dénoncé le ministère dans un communiqué.

Des milliers de migrants, dont la plupart fuient la violence et la pauvreté en Amérique centrale sont arrivés ces derniers mois au Mexique avec les Etats-Unis pour destination finale. Le président américain Donald Trump les qualifie régulièrement de menace pour la sécurité nationale et a réclamé des milliards de dollars au Congrès pour la construction d’un mur anti-immigration à la frontière.

Les mouvements de surveillance des frontières par des groupes d’autodéfense sont bien implantés aux Etats-Unis : dès 1999, l’observatoire des groupes extrémistes, le Southern Poverty Law Center (SPLC), parlait « d’interpellations discutables de migrants par des citoyens à titre privé ».