Acte XXIII des « gilets jaunes » : les images des manifestations tendues à Paris
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Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et Reporters sans frontières (RSF) ont dénoncé dimanche 21 avril des atteintes à la liberté d’informer après des incidents entre forces de l’ordre et journalistes survenus la veille lors de l’acte XXIII des « gilets jaunes ».

« Il y a eu plusieurs interpellations de journalistes et d’autres incidents », a déclaré Vincent Lanier, premier secrétaire national du SNJ, en référence notamment à l’interpellation de deux reporters indépendants à Paris, Gaspard Glanz et Alexis Kraland. MM. Glanz et Kraland ont été placés en garde à vue samedi, notamment pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », selon le parquet de Paris.

« On commence à se poser des questions : est-ce qu’il n’y a pas une volonté déterminée d’intimider notamment les photographes sur le terrain ? On a l’impression que certains sont ciblés », a dénoncé Vincent Lanier du SNJ. « Il y a des tensions, c’est vrai, sur le terrain entre des policiers et des photographes, mais de là à interpeller, il y a un gros problème. On est sur une pente très dangereuse par rapport à la liberté d’informer, c’est la liberté de la presse qui est menacée », a-t-il insisté.

Interrogé par l’Agence France-presse (AFP), le ministère de l’intérieur assure que « les forces de l’ordre sont mobilisées chaque samedi pour empêcher les violences, assurer la sécurité des manifestants, mais aussi celle des journalistes, régulièrement – et ce samedi encore – prises à partie ». « Si des journalistes sont interpellés – ce qui peut arriver – ils ne le sont évidemment pas ès qualités mais en raison des infractions relevées », promet Beauvau.

Plusieurs journalistes blessés samedi

« Le nombre d’incidents depuis le début du mouvement des “gilets jaunes” qui visent autant des journalistes professionnels et non professionnels clairement identifiés “Presse” au moment où ils sont en train de filmer ou photographier entrave le travail de la presse et limite de facto la captation d’images de ces événements qui sont par nature d’un intérêt crucial pour le public », a, de son côté, regretté Catherine Monnet, rédactrice en chef adjointe à RSF.

« Cela va à l’encontre du droit et de la liberté fondamentale d’informer. Les journalistes doivent pouvoir couvrir librement ces manifestations afin de pouvoir rapporter leur déroulement et les agissements des manifestants comme celui des forces de l’ordre », a-t-elle déclaré.

Plusieurs journalistes ont été blessés samedi lors des manifestations. A Toulouse, deux journalistes ont été touchés par une « grenade de désencerclement », selon leur témoignage ou celui de leur employeur. A Paris, un photographe de l’AFP « a reçu une grenade lacrymogène dans les jambes » et a « pris un coup, hors action », de la part d’un policier, selon son rédacteur en chef, Olivier Morin. Une vidéaste de l’AFP a également fait savoir que sa chaussure avait pris feu après le tir d’une grenade de désencerclement. Elle a été prise en charge par des « street medics ».

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