Nathalie Loiseau, tête de liste LRM pour les élections européennes. / DAVID PAUWELS POUR «LE MONDE»

Nathalie Loiseau, tête de liste LRM et qui se présente comme la pourfendeuse du Rassemblement national lors des élections européennes du 26 mai, a figuré sur une liste d’extrême droite pendant ses études à Sciences Po Paris, a révélé, lundi 22 avril, le site Mediapart.

En janvier 1984, Nathalie Loiseau, qui porte encore son nom de jeune fille (Nathalie Ducoulombier), est apparue pour des élections à Sciences Po sur la liste « commission paritaire » de l’Union des étudiants de droite (UED), syndicat né sur les cendres du GUD (Groupe union défense, syndicat étudiant d’extrême droite aujourd’hui dissout), selon un article de Mediapart mis en ligne lundi.

« A ce moment-là, j’ai été, d’après mes recoupements – parce que, pour être tout à fait honnête, j’avais complètement oublié cet épisode –, approchée pour participer à une liste qui voulait accentuer le pluralisme à Sciences Po, alors quasi inexistant, et qui cherchait des femmes. J’ai dit oui », a-t-elle raconté, interrogée par Mediapart. « Si ceux qui étaient sur la liste avaient un agenda extrémiste, je ne les ai pas fréquentés, je ne l’ai pas perçu, et si c’est le cas c’est une erreur. Si j’avais identifié des membres du GUD sur cette liste, évidemment que je n’aurais pas accepté d’y figurer. Je regrette d’avoir été associée à ces gens-là », a-t-elle ajouté.

« Histoire tirée par les cheveux »

Elle dit ne pas s’être « plus que cela intéressée à cette liste » et ne connaître alors qu’un de ses colistiers, qui « n’était pas d’extrême droite ». Si elle avait « milité, tracté, fait campagne », elle estime qu’elle s’en « souviendrai(t), et ce n’est pas le cas ». L’entourage de la candidate a estimé que « cette histoire est complètement tirée par les cheveux ». « Nathalie Loiseau a toujours combattu les idées de l’extrême droite. Son engagement politique ne souffre d’aucune forme d’ambiguïté contre toutes les atteintes aux valeurs républicaines », a-t-on ajouté de même source.

A un mois des élections européennes du 26 mai, l’opposition a rapidement réagi. « Je ne lui en ferai pas le reproche, je crois que chacun peut avoir son itinéraire, mais ça oblige à un peu d’humilité et à un peu de simplicité », a estimé François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, sur Radio Classique, en critiquant « cette espèce de discours moralisateur » de Mme Loiseau opposant progressistes et populistes dans le cadre de la campagne. Pour Ian Brossat, tête de liste PCF pour les européennes, « on a le droit de changer d’avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com autour de l’idée qu’elle constitue LE rempart face à l’extrême droite, ça fait drôle ».