Devant l’une des églises touchées par un attentat, le 22 avril 2019. / JEWEL SAMAD / AFP

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué les attentats qui ont touché des églises et des hôtels, faisant 321 morts dimanche au Sri Lanka, rapporte, mardi 23 avril, l’organe de propagande de l’organisation, Amaaq. L’EI ne fournit aucune preuve à l’appui de sa revendication.

A noter que par le passé le groupe a revendiqué plusieurs actes terroristes – à Las Vegas, à Paris ou à Nice – sans que sa responsabilité ait pu être établie par les enquêteurs, ce qui interroge sur la nature potentiellement opportuniste de certaines d’entre elles, même si le groupe peut inspirer les passages à l’acte.

Premiers éléments de l’enquête

Les premiers éléments de l’enquête montrent que les attentats de dimanche ont été commis pour riposter au carnage des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, a déclaré mardi le vice-ministre de la défense sri-lankais. Il fait référence à l’attaque qui a fait 50 morts le 15 mars dans deux mosquées de la grande ville du sud de la Nouvelle-Zélande.

Le groupe local islamiste National Thowheeth Jama’ath (NTJ) est accusé par les autorités d’avoir organisé les attentats au Sri Lanka, en lien avec un groupe islamiste radical indien, connu comme le Jamaat-ul-Mujahideen India (JMI). Un Syrien figure néanmoins au nombre des suspects interrogés dans le cadre de l’enquête.

Le ministre a ajouté que le Sri Lanka bénéficiait d’une aide internationale pour l’enquête, sans autre précision.

« Ces actes ignobles devront être punis. La coopération internationale contre le terrorisme exige la mobilisation de tous et elle sera au cœur de nos priorités », a déclaré Emmanuel Macron mardi, au côté du premier ministre japonais, Shinzo Abe, à l’Elysée.

Plus de quarante enfants et adolescents tués

L’Organisation des Nations unies à Genève a annoncé mardi qu’au moins 45 enfants et adolescents, dont un bébé de 18 mois, ont été tués au cours de ces attentats. « Et ce chiffre pourrait encore augmenter », a ajouté un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Christophe Boulierac. Lors d’une conférence de presse, il a souligné que d’autres jeunes victimes « sont blessées et luttent actuellement pour leur vie ».

Dimanche, quatre hôtels et trois églises, en pleine messe de Pâques, avaient été visés dans plusieurs endroits de l’île. A Negombo, une localité située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, Colombo, 27 mineurs ont péri, et 10 autres ont été blessés lors de l’attentat à la bombe qui a visé l’église Saint-Sébastien, a indiqué l’Unicef. A Batticaloa, sur la côte orientale de l’île, 13 mineurs ont été tués, dont un bébé de 18 mois, a ajouté l’agence, en précisant que ces 40 enfants et adolescents morts étaient tous de nationalité sri-lankaise. A Colombo, 20 enfants ont été hospitalisés, dont quatre placés en unité de soins intensifs.

Le porte-parole a par ailleurs indiqué que cinq enfants et adolescents étrangers avaient péri dans les attentats, sans révéler leur nationalité ni le lieu où ils se trouvaient. Trois des quatre enfants du milliardaire danois Anders Holch Povlsen, qui était en vacances au Sri Lanka avec son épouse, figurent parmi les victimes, a confirmé un porte-parole de son groupe de prêt-à-porter, Bestseller.

Attentats au Sri Lanka : le résumé des événements en vidéo
Durée : 03:06