Arte, samedi 27 avril à 22 h 25, docu-fiction

Lorsqu’il décède en 1859, à l’âge respectable de 89 ans, Alexander von Humboldt est l’un des hommes les plus célèbres de la planète. De Berlin à Quito, de Paris à Washington, on salue avec ferveur la mémoire du naturaliste allemand. Pourquoi une telle notoriété ? Parce que ses découvertes scientifiques, ses expéditions au cœur de régions hostiles, sa cinquantaine d’ouvrages édités et ses centaines d’articles minutieusement détaillés offrent des perspectives nouvelles dans de multiples domaines : géologie, zoologie, biogéographie, botanique notamment. Longtemps après sa disparition, les savants du monde entier loueront la qualité des travaux d’Humboldt. On donnera même son nom à des villes, des montagnes, des parcs, une prestigieuse université berlinoise et un courant océanique.

Ce docu-fiction a le mérite de faire revivre la vie palpitante de ce Prussien de bonne famille au caractère parfois difficile et à la curiosité perpétuelle. Entre deux scènes reconstituées, des palais de la Vieille Europe à la jungle amazonienne en passant par les sommets andins, les villes coloniales de l’actuel Venezuela et les territoires de la Louisiane, l’historienne Andrea Wulf, que l’on suit tout au long du film, part sur les traces d’Humboldt, à la fois scientifique de haut niveau, travailleur acharné, aventurier casse-cou et explorateur sans peur. A ses côtés, lors d’expéditions lointaines en Amérique latine, le botaniste français Aimé Bonpland (1773-1858) tient également une place de choix dans ce docu-fiction.

Archives précieuses

« On apprend autant avec Humboldt en une heure qu’en huit jours de lecture ! », disait Goethe, admiratif. Visiblement elle aussi fascinée par le génie du savant prussien, l’historienne Andrea Wulf suit la trace du grand homme dans des décors grandioses, sur l’Orénoque comme au sommet d’un volcan péruvien. Elle découvre également des archives précieuses conservées à Quito (Equateur). Humboldt a collectionné plantes, végétaux et espèces animales, écrit des études lumineuses, expliqué la nature dans son intégralité. Mais aussi milité contre l’esclavage.

Après avoir sillonné l’Amérique latine, les Caraïbes et une partie des Etats-Unis, Humboldt reviendra en Europe pour s’installer à Paris. En 1845, paraît le premier tome de Cosmos, œuvre majeure qui décrit les phénomènes célestes et terrestres. Après son décès survenu à Berlin, le monde entier lui rendra hommage.

Humboldt et la redécouverte de la nature, de Tilman Remme (All., 2018, 55 min). www.arte.tv