L’Université de Lorraine s’apprête à ouvrir une enquête administrative après avoir été alertée sur des échanges de propos et de vidéos racistes entre des étudiants, a fait savoir samedi 27 avril le directeur de la communication de l’université David Diné à l’Agence France-Presse (AFP).

« Nous avons été alertés hier par les réseaux sociaux sur le fait qu’un groupe privé Messenger [la messagerie de Facebook] d’étudiants en sociologie à Metz était apparemment un déversoir de propos et de vidéos racistes se moquant des étudiants et d’enseignants noirs », a-t-il expliqué.

« Tolérance zéro face à ces comportements inacceptables sur nos campus comme ailleurs », a réagi dans un tweet la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. « Toute ma confiance à l’@Univ_Lorraine, qui je le sais, réagira rapidement et avec une grande exemplarité pour faire sanctionner les auteurs. »

Ceux-ci « ont insulté toute une communauté, c’est vraiment dégueulasse », s’est indigné auprès de l’AFP, Diop, un étudiant sénégalais en sociologie sur le campus messin, disant ressentir « de la peine ». « Je n’ai jamais vécu ça avant, je disais même que je m’en [fichais] mais j’étais ignorant, je ne savais pas que ça faisait si mal », a confié le jeune homme âgé de 21 ans.

Une enquête interne sera ouverte

Même si « deux ou trois étudiants » seulement feraient partie du groupe incriminé, l’université va très prochainement « diligenter une enquête interne administrative » en vue d’une éventuelle plainte, considérant la situation « assez grave pour interroger la communauté universitaire », a annoncé M. Diné.

L’affaire a été révélée « à l’occasion d’une sortie, quand une jeune fille a pris des captures d’écran des conversations de ce groupe et les a postées sur les réseaux sociaux », a-t-il précisé.

Selon Diop, qui suit les mêmes cours que le groupe mis en cause, les messages racistes auraient visé « une dizaine » d’étudiants noirs, dont lui-même. « L’université doit bien punir les auteurs de ces messages péjoratifs pour prévenir tout autre acte de ce genre dans le futur », espère-t-il.

Dans un tweet posté vendredi soir alors que cette affaire devenait virale sur les réseaux sociaux, l’université a « condamné la gravité des actes racistes dont elle a pris connaissance (...) commis sur les réseaux sociaux par des étudiant.e.s. ». Le syndicat étudiant Unef Lorraine a appelé dans un communiqué « la communauté universitaire [à] apporter des réponses fermes face à de tels actes » qu’il « condamne et dénonce fermement ».