Carles Puigdemont, le 10 avril à Bruxelles. / YVES HERMAN / REUTERS

Privé d’élection. L’ex-président catalan Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice espagnole, a été interdit de se présenter aux élections européennes par les autorités électorales espagnoles, a annoncé lundi 29 avril son parti indépendantiste, Ensemble pour la Catalogne.

Au lendemain d’un scrutin législatif plutôt réussi pour les indépendantistes catalans mais moins pour le parti toujours dirigé par Carles Puigdemont, sa formation politique a transmis à la presse la résolution spécifiant l’interdiction. Selon elle, les autorités électorales veulent ainsi « réduire au silence » M. Puigdemont. Contactée par l’Agence France-Presse, l’autorité électorale s’est refusée à tout commentaire.

Recours de la droite et des libéraux

L’ancien président de la région avait été désigné début avril tête de liste de son parti pour les européennes, en dépit du fait qu’il a quitté l’Espagne en octobre 2017 afin d’éviter d’être poursuivi pour son rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne. Il vit depuis en Belgique, mais est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt en Espagne pour rébellion et sédition.

La loi espagnole dispose qu’avant de devenir eurodéputé, « les candidats élus doivent jurer ou promettre le respect de la Constitution devant le Conseil électoral central ». Cet acte doit-il se faire en personne à Madrid, sachant que M. Puigdemont serait immédiatement interpellé s’il revenait sur le territoire espagnol ? La question a fait l’objet d’un intense débat à Madrid. Et pour empêcher cette candidature, le Parti populaire de la droite espagnole et les libéraux de Ciudadanos avaient déposé la semaine passée un recours devant les autorités électorales.

Carles Puigdemont devait prendre la tête de l’Alliance libre européenne, qui regroupe 45 formations régionalistes et indépendantistes. « L’objectif est de faire entendre la voix de cette Catalogne qui veut être une république indépendante au cœur de l’institution qui représente les citoyens européens, dire que le conflit qu’il y a en Catalogne est un sujet européen qui mérite d’être écouté », avait expliqué M. Puigdemont lors du lancement de sa campagne électorale, sous le slogan « Libres à travers l’Europe ».