Viviane et Pierre Lambert, parents de Vincent Lambert, arrivent à l’hôpital Sébastopol, à Reims, dans l’est de la France, le 23 juillet 2015. / THIBAULT CAMUS / AP

C’est probablement la dernière étape dans un feuilleton judiciaire qui dure depuis près de six ans. Appelée à se prononcer pour la seconde fois sur le cas de Vincent Lambert, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté mardi 30 avril la requête des parents de Vincent Lambert contre l’arrêt du Conseil d’Etat.

Ce dernier avait validé le 24 avril la décision d’arrêt des traitements prise le 9 avril 2018, par le docteur Vincent Sanchez, le chef de l’unité de patients cérébrolésés du centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims (Marne), était conforme à la loi.

Hospitalisé dans l’unité de soins palliatifs du CHU de Reims, cet ancien infirmier de 42 ans souffre de lésions cérébrales « irréversibles », selon les médecins. Dans un état végétatif chronique depuis un accident de la route en 2008, il n’est pas relié à une machine pour respirer, mais son état, selon ses médecins actuels, se dégrade lentement, sans aucun espoir d’une quelconque amélioration.

Six ans de bataille judiciaire

Depuis le début de la bataille judiciaire en 2013, plusieurs juridictions – dont le Conseil d’Etat dès 2014 et la Cour européenne des droits de l’homme en 2015 – se sont prononcées en faveur de l’arrêt des traitements de Vincent Lambert, demandés notamment par son épouse, Rachel. Mais ces décisions ont été contrecarrées par les requêtes successives des parents Lambert, pour qui leur fils « n’est pas en fin de vie » et doit « être stimulé ».

Outre le recours devant la CEDH, rejeté mardi, Pierre et Viviane Lambert, proches des catholiques intégristes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, ont annoncé par la voix de leurs avocats avoir également déposé un recours devant le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies.

Mais d’après Caroline Lantero, avocate et maître de conférences en droit de la santé à l’université Clermont-Auvergne, interrogée le 24 avril par Le Monde, la décision de la CEDH pourrait marquer l’épilogue de l’affaire Lambert :

« Même si humainement et politiquement c’est compliqué, le médecin pourra arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert et le basculer sur une sédation profonde jusqu’à son décès. »