Donald Trump à la Maison blanche le 29 avril. / Susan Walsh / AP

Le président américain, Donald Trump, a décidé de contre-attaquer face au Congrès. Aux côtés de sa famille et de son groupe, il a lancé, lundi 29 avril, des poursuites contre les banques allemande Deutsche Bank et américaine Capital One. La plainte de la famille Trump a pour objectif d’empêcher ces banques de remettre au Congrès des informations sur leurs transactions financières.

Dans le cadre d’une enquête plus large sur des ingérences russes présumées, plusieurs banques ont été sollicitées par le Congrès à majorité démocrate, par des assignations qualifiées d’« intrusives et excessives » et « sans base juridique » par la plainte de Trump.

« Les assignations ont été émises pour harceler le président Donald J. Trump, pour fouiller tous les aspects de ses finances personnelles, de ses entreprises ainsi que des affaires privées du président et de sa famille, et pour chercher à débusquer tout élément susceptible de lui causer du tort politiquement », selon la plainte, déposée dans un tribunal fédéral de New York.

« Rien ne permet d’établir une autre motivation que politique » pour ces assignations, ajoute la plainte. Celle-ci accuse le Congrès d’outrepasser son mandat de législateur en s’avançant sur le terrain judiciaire et de violer le droit à la vie privée de M. Trump et sa famille.

La banque « déterminée à coopérer avec les enquêtes autorisées »

« Nous restons déterminés à coopérer avec les enquêtes autorisées et respecterons toute décision de justice concernant ces enquêtes », a commenté la banque allemande dans un communiqué.

La Deutsche Bank est une des seules grandes banques occidentales à avoir continué à prêter de l’argent à l’empire de M. Trump après la mise en faillite de plusieurs de ses casinos dans les années 1990, aboutissant à des créances aujourd’hui évaluées à 330 millions de dollars. Ce rôle lui vaut d’être au centre de nombreuses enquêtes aux Etats-Unis.

La semaine dernière, une source proche du dossier avait indiqué que la banque allemande avait commencé à transmettre à la justice new-yorkaise, à la suite d’une demande, des documents sur le financement de projets liés à Donald Trump.

La procureure de l’Etat de New York, Letitia James, avait intimé mi-mars à la Deutsche Bank de lui fournir de nombreux documents liés à des demandes de prêts et lignes de crédits octroyés à la Trump Organization, holding chapeautant les actifs du magnat de l’immobilier et dont les rênes sont tenues par ses fils Eric et Donald Trump Jr depuis son entrée à la Maison Blanche.

Les élus démocrates, qui ont pris le contrôle de la Chambre des représentants, ont adressé à la banque des demandes d’informations sur les taux d’intérêt accordés à la Trump Organization.

Ils veulent également obtenir des détails sur les protagonistes d’une vaste affaire de blanchiment d’argent russe, qui a valu à Deutsche Bank une amende de 630 millions de dollars en janvier 2017 aux Etats-Unis.

La nouvelle plainte de M. Trump intervient après la publication, le 18 avril, des conclusions du procureur spécial Robert Mueller. Après vingt-deux mois d’enquête sur l’ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, M. Mueller a conclu qu’il n’y avait pas eu d’entente entre l’équipe du républicain et Moscou mais n’a pas blanchi M. Trump des soupçons d’entrave à la justice.