Le ministre britannique de la défense, Gavin Williamson, à Londres le 2 avril. / Alkis Konstantinidis / REUTERS

Toujours engluée dans les négociations sur le Brexit, la première ministre britannique, Theresa May, est confrontée à un autre problème ces derniers jours concernant des fuites dans la presse au sujet de la décision de son gouvernement d’autoriser une participation de l’équipementier chinois Huawei au réseau 5G.

Après plusieurs jours de polémiques, Mme May a limogé son ministre de la défense, Gavin Williamson, mercredi 1er mai, pour son implication dans la divulgation de ces informations. « La première ministre a ce soir demandé à Gavin Williamson de quitter le gouvernement, après avoir perdu confiance dans sa capacité à assumer les fonctions de ministre de la défense et de membre de son cabinet », a annoncé Downing Street dans un communiqué.

« La décision de la première ministre a été dictée par son comportement dans l’enquête portant sur la divulgation non autorisée d’informations recueillies lors d’une réunion du conseil de sécurité nationale [National Security Council, NSC]. »

Le scandale lié à la décision d’autoriser une participation de l’équipementier chinois Huawei au réseau 5G au Royaume-Uni ébranle depuis plus d’une semaine le gouvernement britannique.

Espionnage

Tout a commencé la semaine dernière avec l’annonce, dans le quotidien The Telegraph, de la décision prise par Theresa May d’autoriser le groupe chinois à participer de manière limitée au déploiement de la 5G, malgré les avertissements des Etats-Unis, qui soupçonnent le fabricant d’espionnage pour le compte de la Chine.

Ce feu vert aurait été donné lors d’une réunion, le même jour, du NSC, composé de ministres et de hauts responsables de la sécurité, et présidé par Theresa May. Les participants de cette réunion sont tenus à un devoir de confidentialité selon le « Official Secrets Act ».

La fuite a conduit le secrétaire du cabinet, Mark Sedwill, le plus haut fonctionnaire du Royaume-Uni, à écrire aux personnes présentes à la réunion pour leur demander si elles en étaient ou non responsables, selon le quotidien The Guardian. Il a étendu sa requête à l’ensemble des conseillers des ministres et à tous les fonctionnaires ayant eu accès à l’information. Le ministre des affaires étrangères, Jeremy Hunt, considéré comme l’un des favoris dans la course pour remplacer Theresa May, avait été le premier à nier toute responsabilité, de sa part et de celle de son équipe, dans cette affaire qu’il a qualifiée d’« épouvantable ».

Il avait rapidement été imité par plusieurs de ses collègues – dont Gavin Williamson lui-même –, et le ministre de l’intérieur, Sajid Javid, lui aussi considéré comme un successeur potentiel de Mme May. Mais visiblement M. Williamson n’a pas convaincu la première ministre.