Un autocar Eurolines à Bagnolet, en 2012. / PIERRE VERDY / AFP

Après deux mois de négociations, la compagnie allemande FlixBus a annoncé jeudi 2 mai avoir finalisé le rachat des sociétés d’autocars longue distance Eurolines et Isilines à l’opérateur de transports français Transdev. « Depuis le 30 avril 2019, Eurolines-Isilines appartiennent officiellement à FlixBus », peut-on lire dans le communiqué.

Avec ce rachat, il ne reste plus que deux compagnies de « cars Macron » en France : l’allemand FlixBus, et le français Blablacar, qui est en train de reprendre Ouibus à la SNCF.

Aucun détail financier n’a été communiqué sur cette opération, qui marque une nouvelle étape dans la recomposition du marché français des cars longue distance, libéralisé depuis la « loi Macron » de 2015.

Surtout présente en France sous la marque Isilines, la société Eurolines est active aux Pays-Bas, en Belgique, en République tchèque et en Espagne. Elle anime un réseau de cars couvrant 25 pays et a transporté l’an dernier 2,5 millions de voyageurs.

La société FlixBus, qui détenait, avant ce rachat, déjà plus de 50 % de parts de marché, a transporté, de son côté, 45 millions de personnes dans 29 pays, dont 7,3 millions en France – un chiffre en augmentation de 40 % par rapport à 2017.

« Marchés-clés »

« L’acquisition d’Eurolines renforce notre réseau européen et favorise notre croissance sur des marchés-clés », s’est réjoui Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France. Selon le PDG du groupe Transdev, Thierry Mallet, cette cession permet à l’opérateur français – filiale à 66 % de la Caisse des dépôts et consignations – de recentrer ses activités « sur le transport public et le transport pour le compte des entreprises ».

Pour le secteur du car longue distance, le retrait de Transdev n’était pas une surprise, car il avait perdu beaucoup de terrain sur ses concurrents FlixBus et Ouibus (Blablacar). Contrairement à ces sociétés, Transdev avait refusé d’investir à fonds perdu dans l’acquisition de nouveaux clients, la rentabilité du secteur étant encore un objectif très lointain.

Pour tous les acteurs du secteur, l’équilibre économique reste le Graal. En France, aucun des acteurs n’est encore parvenu à la rentabilité. En Europe, non plus, mais désormais, la bataille va bien avoir lieu à ce niveau. Blablacar a annoncé le 1er mars le lancement de ses premières lignes Blablabus en Allemagne et au Benelux, avec pour objectif de rejoindre une soixantaine de villes d’ici un an. En juin, la cession de Ouibus à Blablacar sera effective.