L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a publié un rapport le 1er mai dans lequel elle dénonce la surveillance massive exercée par l’Etat chinois à l’encontre des Ouïgours. Il s’agit d’une minorité musulmane vivant au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Cette politique à leur encontre aurait été mise en place au nom de la lutte contre le terrorisme islamique et le séparatisme, dans cette région de plus de 20 millions d’habitants endeuillée ces dernières années par des attentats et des violences ethniques.

Selon l’ONG, une plate-forme numérique de collecte de données personnelles a été mise en place. Elle rassemble des informations provenant de diverses sources, allant de caméras de reconnaissance faciale aux analyseurs de Wi-Fi en passant par les barrages policiers, les données bancaires et les perquisitions à domicile. Le rapport estime que le système semble suivre les données de chacun au Xinjiang par le biais de la localisation des téléphones et des véhicules ainsi que l’utilisation d’électricité et de gaz. Chaque comportement paraissant « anormal » peut ainsi donner lieu à une enquête, et éventuellement à une arrestation. Pékin est accusé d’avoir interné jusqu’à un million de Ouïgours dans des camps de rééducation politique. Le régime communiste dément ce chiffre et parle de « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.