Des suricates au zoo de San Diego, Californie, Etats-Unis, le 18 avril 2019. / MIKE BLAKE / REUTERS

Les ministres de l’environnement du G7 ont adopté, lundi 6 mai, une charte pour la biodiversité, non contraignante, au moment où un groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) lance un cri d’alarme sur l’état catastrophique de la nature. Selon leur rapport, un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction et le déclin de la nature ne pourra être enrayé sans des changements majeurs de société.

Les Etats-Unis marquent leur différence

Les sept pays les plus industrialisés (France, Canada, Allemagne, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni) sont également parvenus à la rédaction d’un communiqué final commun, qui n’a pas été transmis aux journalistes.

Ce communiqué « est vraiment partagé sur tous les aspects », a assuré le ministre français de la transition écologique, François de Rugy, lors d’une conférence de presse.

Après deux jours de discussions, un accord a donc bel et bien été trouvé, mais les Etas-Unis ont cependant marqué leur différence, dans un paragraphe consacré à leurs positions sur le climat, a expliqué M. de Rugy. Donald Trump avait fait savoir, mi-2017, son intention de faire sortir son pays de l’Accord de Paris sur le climat.

Le commissaire européen à l’environnement et neuf pays invités (Mexique, Chili, Niger, Gabon, Egypte, Inde, Indonésie, îles Fidji, Norvège) ont aussi participé à cette réunion à Metz.

Echec des « objectifs d’Aichi »

La charte, adoptée par les pays du G7 et une partie des pays invités, servira de « socle » aux politiques publiques, a expliqué la secrétaire d’Etat française à la transition écologique, Brune Poirson. « Notre objectif est d’atterrir à Biarritz », a-t-elle rappelé. La réunion, fin août, des dirigeants des pays les plus industrialisés sera le point d’orgue de la présidence tournante française du G7, avant qu’elle ne soit assurée par les Etats-Unis en 2020.

D’autres rencontres internationales auront lieu d’ici l’an prochain autour de la biodiversité, question un temps occultée par la lutte contre le réchauffement climatique.

La plus importante sera la réunion des Etats membres de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15) à Kunming, en Chine, à l’automne 2020. Elle doit fixer un agenda pour protéger la biodiversité dans les années à venir, après l’échec à remplir la plupart des engagements fixés en 2010, lors de la conférence de la Convention sur la diversité biologique d’Aichi, au Japon. Il s’agissait notamment de faire en sorte que, d’ici à 2020, « le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels [soit] réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro », et que « l’état de conservation des espèces menacées [soit] amélioré ». A l’exception du développement d’aires marines et terrestres protégées, pour lesquelles les avancées sont réelles, la situation n’a fait, en réalité, que se dégrader.

Infographie Le Monde