Carles Puigdemont le 18 février 2019 à Bruxelles. / THIERRY ROGE / AFP

L’ex-président de la Catalogne, Carles Puigdemont, exilé en Belgique, a été autorisé à se présenter aux élections européennes sur une liste espagnole malgré les poursuites contre lui dans ce pays, a annoncé un tribunal de Madrid lundi 6 mai.

Annulant une décision de la commission électorale espagnole, le tribunal a décidé que M. Puigdemont et deux autres membres de son gouvernement qui, comme lui, avaient quitté l’Espagne après l’échec de la tentative de sécession de 2017, peuvent se présenter aux élections du 26 mai, a déclaré un porte-parole de ce tribunal.

Tous trois font l’objet d’un mandat d’arrêt en Espagne pour leur rôle dans la tentative de sécession, objet d’un important procès à Madrid, lors duquel sont jugés douze ex-dirigeants indépendantistes.

Pas condamnés à une peine d’inéligibilité

Saisie par les partis anti-indépendantistes Ciudadanos et Parti populaire, la commission électorale avait refusé fin avril la candidature de Carles Puigdemont, Clara Ponsati et Toni Comin sur la liste indépendantiste Lliures per Europa (Libres pour l’Europe, en catalan), estimant qu’ils ne pouvaient être considérés comme des résidents en Espagne. Carles Puigdemont avait qualifié cette décision de « scandale » et de « coup porté à la démocratie ».

Mais la Cour suprême espagnole, saisie dans l’urgence par les avocats des séparatistes, a estimé dimanche qu’ils avaient le droit de se présenter vu qu’ils n’avaient pas été condamnés à une peine d’inéligibilité et a demandé à un tribunal administratif de trancher définitivement la question.

Le tribunal a affirmé, lundi, « le droit des acteurs à faire partie, comme candidats, du parti Lliures per Europa pour les élections au Parlement européen 2019 », selon un fac-similé de la décision publié sur Twitter par l’avocat de Carles Puigdemont, Jaume Alonso-Cuevillas. Carles Puigdemont avait tenté en octobre 2017, lorsqu’il présidait la Catalogne, de faire sécession de l’Espagne.

Destitué par le gouvernement central, il avait fui en Belgique et échappe depuis, comme d’autres indépendantistes, aux poursuites pour rébellion lancées par la Cour suprême. Son vice-président Oriol Junqueras, resté en Espagne et en détention provisoire depuis un an et demi, est l’accusé principal du procès de la tentative de sécession qui se tient actuellement.