Dès vendredi 10 mai, l’Union européenne (UE) vivra « à crédit » : elle aura épuisé les ressources que la planète peut lui offrir pour l’année, alerte WWF (World Wildlife Fund – le Fonds mondial pour la nature) jeudi 9 mai, à deux semaines des élections européennes. L’organisation non gouvernementale (ONG) relève que ce « jour du dépassement » tombe plus tôt chaque année. « A partir de vendredi les Européens vivront à crédit. Cela signifie que si le monde entier vivait comme eux, l’humanité aurait consommé toutes les ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an », souligne l’association, qui publie ce rapport avec l’ONG Global Footprint Network.

Pêche, agriculture, sylviculture, construction, empreinte carbone… si l’humanité consommait autant que les Européens, elle aurait besoin de 2,8 planètes bleues, note le rapport. Alors que l’Union européenne regroupe 7 % de la population mondiale, elle absorbe 20 % de la biocapacité de la Terre. La situation ne cesse de se dégrader : en 1961, ce « jour du dépassement » tombait le 13 octobre. Même si les cas varient selon les régions : cette année le Luxembourg a atteint ce cap dès la mi-février, quand la Roumanie y sera à la mi-juin. C’est « un déficit que nous continuons de creuser d’année en année, en empruntant des ressources à la Terre, aux autres pays et aux générations futures », déplore le WWF.

Les hommes consomment au-delà des capacités

A l’échelle mondiale, les hommes consomment aussi largement au-delà des capacités de renouvellement des ressources, et chaque année le « jour du dépassement » tombe plus tôt. En 2018 c’était le 1er août (en 1997 à la fin de septembre).

« Nous appelons les décideurs politiques à prendre des mesures à la hauteur des enjeux : des solutions existent, mais elles doivent être mises en œuvre dès maintenant ! », a appelé la navigatrice Isabelle Autissier, présidente de WWF France. Parmi les actions prônées au niveau européen, l’adoption d’une politique agricole commune « qui préserve les ressources naturelles et favorise l’emploi », et d’un « plan contre la déforestation et la conversion des écosystèmes naturels ». L’ONG réclame aussi des règles de contrôle des flottes de pêche pour assurer la légalité et la durabilité des pratiques.