Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine la priorité, estimant que le pays affichait « complet » / JOSE LUIS GONZALEZ / REUTERS

Plus de 100 000 migrants ont été interpellés après avoir traversé illégalement la frontière américaine depuis le Mexique en avril, un seuil symbolique dépassé pour le deuxième mois consécutif, a indiqué, mercredi 8 mai, l’agence fédérale des douanes et de la protection des frontières (CBP).

« Nos chiffres d’interpellations sont hors norme comparés aux dernières années », a affirmé Carla Provost, responsable de l’agence fédérale devant une commission du Sénat. En avril, 109 144 migrants illégaux ont été appréhendés, aux postes douaniers ou le long de la frontière, selon les statistiques du CBP, après 103 719 en mars et 76 534 en février. Les familles et les mineurs non accompagnés ont représenté 64 % des arrestations en avril.

Au total, 460 294 personnes ont été arrêtées à la frontière avec le Mexique depuis le début de l’année fiscale 2019, le 1er octobre. « En seulement sept mois, nous avons déjà dépassé les totaux de chaque année fiscale depuis 2009 », a ajouté Mme Provost.

En majorité, les clandestins se rendent aux autorités et déposent des demandes d’asile. La plupart d’entre eux viennent d’Amérique centrale – Honduras, Guatemala, Salvador principalement – et déclarent fuir la violence et la pauvreté qui sévissent dans leur pays.

« Pour la première fois dans l’histoire de la police aux frontières, près de la moitié des adultes arrêtés étaient avec des enfants », a affirmé la responsable du CBP.

« Ils ont parfaitement reçu le message : amenez un enfant et vous serez libérés », a-t-elle dit. De nombreux migrants sont remis en liberté en attendant l’examen de leur demande d’asile car les centres d’hébergement d’urgence du CBP fonctionnent « au-delà de nos capacités ».

La lutte contre l’immigration clandestine, une priorité

Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité, estimant que le pays affichait « complet ». Le 30 avril, le président américain a ordonné à son administration de rendre payantes les demandes d’asile et de gérer les dossiers en 180 jours au maximum, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. M. Trump veut aussi faire payer les demandeurs d’asile quand ils déposent des demandes de permis de travail, et interdire aux personnes entrant – ou essayant d’entrer – aux Etats-Unis de manière illégale d’obtenir des permis de travail temporaires avant que leur demande d’asile ne soit approuvée.

Il a décrété l’état d’urgence pour débloquer plusieurs milliards de dollars et financer son projet controversé de mur à la frontière. Il a également un temps menacé de fermer la frontière avec le Mexique, accusé de ne pas bloquer les migrants qui traversent son territoire. Il a aussi supprimé les aides financières aux trois pays d’Amérique centrale, réclamant qu’ils fassent « davantage » pour empêcher leurs ressortissants de se rendre aux Etats-Unis.