Le « Dail Eireann », chambre basse du Parlement irlandais, à Dublin. / MAXWELLS / AFP

Le Parlement irlandais est devenu, dans la soirée de jeudi 9 mai, la deuxième assemblée au monde à déclarer « l’urgence climatique », dix jours après une première décision en ce sens validée par le Parlement britannique. Approuvé sans vote, un amendement à un rapport parlementaire déclare « une urgence climatique » dans le pays et demander au Parlement d’« examiner comment [le gouvernement irlandais] peut améliorer sa réponse au problème de la perte de biodiversité ».

« Nous avons maintenant l’appui de tous les partis pour déclarer une urgence en matière de climat et de biodiversité », s’est félicitée sur Twitter Hildegarde Naughton, députée du parti de centre droit au pouvoir, le Fine Gael, et présidente du comité sur l’action climatique au Parlement. Mais « maintenant, on a besoin d’action », a-t-elle souligné.

« Déclarer une urgence ne veut absolument rien dire à moins que des mesures ne soient prises pour la sauvegarder », a aussi pointé le chef de file du Parti vert, Eamon Ryan, sur la chaîne de télévision publique RTE. « Cela veut dire que le gouvernement devra faire des choses qu’il ne veut pas faire », a ajouté Eamon Ryan. L’objectif actuel du gouvernement irlandais est une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 80 % par rapport à 1990 d’ici à 2050, selon le site du département pour l’action climatique irlandais.

« Qui est le suivant ? »

Au-delà des frontières irlandaises, cette déclaration a été accueillie avec enthousiasme par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, devenue figure de la lutte contre le réchauffement climatique. « Super nouvelle en Irlande ! Qui est le suivant ? », a-t-elle tweeté.

La décision du « Dail Eireann », la chambre basse du Parlement irlandais, survient neuf jours après celle de la Chambre des communes britannique, qui a été la première à le faire au début de mai, lors d’un vote demandé par l’opposition travailliste et après une large mobilisation du mouvement pour le climat Extinction Rebellion, qui a mené une série d’actions de blocages dans la capitale britannique en avril.

Quelques jours avant le vote, un rapport de la Commission britannique sur le changement climatique (CCC) a recommandé au Royaume-Uni de se fixer « un nouvel objectif ambitieux visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici à 2050 », l’objectif actuel étant une diminution de 80 % par rapport à 1990 d’ici à 2050.