Viviane Lambert se bat depuis 2008 contre l’arrêt des soins de son fils Vincent – ici, le 15 juillet 2015 devant le CHU de Reims. / FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Les avocats des parents de Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif depuis 2008, ont annoncé avoir saisi lundi 13 mai le Défenseur des droits après l’annonce à la famille de l’interruption prochaine des soins.

Les avocats MJean Paillot et MJérôme Triomphe attendent ainsi qu’il intervienne pour faire appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH), enjoignant la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins de Vincent Lambert avant une instruction sur le fond :

« C’est au Défenseur des droits de monter au créneau et de faire pression sur le gouvernement français pour que les mesures provisoires soient effectives. »

Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé vendredi à la famille l’interruption des traitements de cet ancien infirmier psychiatrique en état végétatif au CHU de Reims à partir 20 mai.

Succession de recours

Le 24 avril, le Conseil d’Etat avait jugé conforme à la loi la décision collégiale d’arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims pour faire cesser un « acharnement thérapeutique » mais contestée par une partie de la famille.

A la suite à cette décision, les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l’euthanasie passive, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et le CIDPH.

La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins, dans l’attente d’une instruction sur le fond. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a indiqué que la France répondrait à la demande du comité, mais qu’elle n’était pas tenue, légalement, de la respecter.

« Il n’y a aucune urgence médicale à arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l’ONU », avaient réagi les avocats des parents. Lundi, en fin de journée, le Défenseur des droits n’avait pas encore reçu ce recours.