L’épouse de l’ex-président d’Interpol Meng Hongwei, détenu aujourd’hui en Chine, a obtenu l’asile politique en France début mai, a-t-on appris, lundi 13 mai, auprès de son avocat. Près de huit mois après la disparition de son mari – alors patron de l’organisation policière internationale basée à Lyon –, le statut de réfugié a été accordé à Mme Meng et ses deux enfants « le 2 mai », a précisé MEmmanuel Marsigny à l’Agence France-Presse (AFP).

Grace Meng, qui craignait pour sa sécurité, a fait l’objet d’une protection policière avec ses enfants depuis une tentative d’enlèvement pour laquelle elle avait déposé plainte au début de l’année.

Meng Hongwei, 65 ans, qui était aussi vice-ministre de la sécurité publique dans son pays, est soupçonné par Pékin d’avoir accepté des pots-de-vin. Il a déjà été exclu en mars du Parti communiste chinois (PCC) et de toute fonction officielle, au terme d’une enquête disciplinaire interne au parti au pouvoir. A la suite de cette enquête, les procureurs « ont décidé d’arrêter Meng Hongwei », avait indiqué, en avril, le Parquet populaire suprême dans un communiqué.

Campagne anticorruption

Mme Meng a pour sa part récemment estimé que les autorités chinoises n’ont présenté « quelque preuve que ce soit à l’appui de leurs allégations ». L’épouse de l’ancien dirigeant avait également demandé au président Emmanuel Macron d’évoquer la situation de son mari avec le président chinois Xi Jinping, lors de sa visite d’Etat en France en mars dernier.

Meng Hongwei est le énième haut dirigeant communiste poursuivi dans le cadre de la campagne anticorruption lancée en 2013 par Xi Jinping peu après son arrivée au pouvoir. Elle a déjà sanctionné plus de 1,5 million de cadres du PCC, selon des chiffres officiels.