Une étudiante de Sao Paulo prépare une pancarte avant de se rendre à une manifestation contre les réductions prévues des budgets de l’enseignement supérieur au Brésil, le 15 mai 2019. / AMANDA PEROBELLI / REUTERS

Les cours de centaines d’universités et de collèges étaient suspendus au Brésil, mercredi 15 mai, dans le cadre d’un mouvement national de protestation contre l’annonce, par le gouvernement de Jair Bolsonaro, d’importantes coupes dans les budgets des établissements fédéraux.

L’annonce récente du gel de 30 % des subventions aux universités fédérales par le nouveau ministre de l’éducation, Abraham Weintraub, un technocrate, a déclenché une large mobilisation dans un secteur déjà considéré comme sinistré par le manque de moyens financiers.

De nombreux professeurs et étudiants commençaient à manifester pour « la défense de l’éducation » alors que la grève touchait, en milieu de matinée (milieu d’après-midi en France), 17 des 27 Etats du Brésil selon les médias, et notamment les grandes métropoles du pays comme Sao Paulo, Brasilia, Rio de Janeiro ou Belo Horizonte. Les manifestations les plus importantes étaient prévues en fin de journée. Dans la capitale Brasilia, les troupes fédérales ont été déployées devant le ministère de l’éducation dans l’éventualité de troubles.

Arrêt brutal des bourses de master et de doctorat

« Les élèves du secondaire, les étudiants des universités, les chercheurs, les enseignants et les autres employés de l’éducation vont descendre dans les rues dans tous les Etats » du Brésil pour protester « contre les coupes de 30 % dans les [budgets des] institutions fédérales », avait annoncé l’Union nationale des étudiants (UNE), l’un des principaux syndicats étudiants au Brésil, avant les manifestations de mercredi.

Des recteurs sont montés au front suite à cette annonce, expliquant que ces coupes budgétaires allaient compromettre le fonctionnement même des universités fédérales et les menaçaient de paralysie. Enfin, l’arrêt brutal du versement des bourses de master et doctorat en sciences et sciences humaines la semaine dernière a déclenché la colère de nombreux personnels et étudiants.

Etudiants de l’université de Sao Paulo, le 15 mai. / AMANDA PEROBELLI / REUTERS

Parti des établissements d’enseignement fédéraux, le mouvement a gagné les institutions privées, telles l’Université pontificale de Rio de Janeiro (PUC-Rio), qui a voté en assemblée générale, la semaine dernière, « l’arrêt de ses activités » et la participation des enseignants et étudiants aux manifestations.