Chelsea Manning s’adresse à des journalistes devant le palais de justice fédéral à Alexandria (Virginie), aux Etats-Unis, le 16 mai 2019. / HANDOUT / REUTERS

Un juge fédéral américain a ordonné, jeudi 16 mai, le renvoi en prison de l’ancienne analyste militaire Chelsea Manning pour « entrave à la bonne marche de la justice », parce qu’elle refuse de répondre aux questions sur le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

« Je ne renoncerai pas à mes principes, je préférerais littéralement mourir de faim que de changer d’avis », a-t-elle déclaré devant le juge Anthony Trenga. Celui-ci a rétorqué qu’il n’y avait rien de « déshonorant » à remplir son devoir citoyen.

Cette icône des personnes transgenres, qui a déjà passé sept ans en détention pour avoir transmis plus de 750 000 documents diplomatiques et militaires à WikiLeaks en 2010, « a été écrouée » à l’issue d’une audience devant un tribunal d’Alexandria (Virginie), a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Andrew Stepanian, porte-parole de ses défenseurs.

Une sanction financière

Le juge Anthony Trenga a déclaré qu’elle serait passible d’une amende de 500 dollars par jour si elle refusait toujours de coopérer après 30 jours en détention, et de 1 000 dollars par jour après 60 jours de prison.

Chelsea Manning a déjà passé sept ans en détention pour avoir transmis à Wikileaks en 2010 plus de 750 000 documents diplomatiques et militaires, dont la publication avait plongé les Etats-Unis dans l’embarras.

La lanceuse d’alerte avait été renvoyée derrière les barreaux le 8 mars pour « outrage à la justice » parce qu’elle refusait de témoigner devant un grand jury constitué pour enquêter sur Julian Assange. Elle a été libérée le 9 mai pour une raison technique : le grand jury qui souhaitait l’entendre arrivait à son terme. Mais un nouveau collectif de citoyens tirés au sort a ensuite été formé pour poursuivre l’enquête et l’a convoquée à nouveau.