Les Barcelonaises après leur qualification en finale de la Ligue des champions aux dépens du Bayern Munich, le 28 avril. / ALBERT GEA / REUTERS

Une fois n’est pas coutume, le FC Barcelone ne sera pas favori d’une finale de la Ligue des champions. Car l’équipe féminine du Barça affrontera, samedi 18 mai à Budapest, l’Olympique lyonnais. Des Lyonnaises qui ont soulevé cinq fois, dont trois de suite, le trophée, et qui avaient d’ailleurs éliminé les Blaugranas l’an dernier en quarts de finale (1-0, 2-1).

Dominées en Liga féminine par l’Atlético Madrid ou l’Athletic Bilbao, les Barcelonaises n’ont plus remporté leur championnat national depuis 2015 et ne faisaient pas partie des favorites au départ de cette édition de la Ligue des champions, lors de laquelle elles ont avancé avec une certaine discrétion. Elles ont fait tomber des formations modestes comme les Kazakes de BIIIK-Kzygurt, les Ecossaises de Glasgow City, ou les Norvégiennes du LSK Kvinner FK, avant de créer la surprise lors des demi-finales en éliminant les Allemandes du Bayern Munich (0-1, 1-0). Ces surprenantes Blaugranas méritent qu’on s’intéresse à elles pour au moins cinq raisons.

  • C’est une première historique

Olympique lyonnais, Vfl Wolfsburg, Paris-Saint-Germain, FFC Francfort, FFC Turbine Potsdam… Depuis dix ans, c’est presque toujours la même histoire en Ligue des champions féminines. Les finalistes viennent soit de France, soit d’Allemagne, avec une exception suédoise pour le Tyresö FF en 2014. L’Olympique lyonnais dispute samedi sa huitième finale en dix éditions et rêve de gagner la Coupe une quatrième année consécutive.

Alors comment ne pas s’enthousiasmer devant ce FC Barcelone, première équipe espagnole de l’histoire à se hisser en finale ? Les joueuses porteront pour l’occasion un maillot spécial. A noter que les Blaugranas avaient disputé les demi-finales en 2017, perdues face au PSG.

  • Elles ont plusieurs joueuses internationales

L’internationale anglaise Toni Duggan (à gauche) est la meilleure buteuse du FC Barcelone en Ligue des champions. / ALBERT GEA / REUTERS

Si la base de l’équipe, et notamment la défense, est en grande majorité espagnole, en attaque, les associations sont plus surprenantes. On retrouve l’internationale anglaise Toni Duggan, auteure de cinq buts cette saison en Ligue des champions. L’attaquante est à une longueur de la Lyonnaise Eugénie Le Sommer et trois de la Danoise Pernille Harder, meilleure buteuse cette année avec Wolfsburg.

Parmi les atouts offensifs se trouve aussi la Néerlandaise Lieke Martens, élue meilleure joueuse européenne par l’UEFA en 2017 et véritable sensation après avoir mené les Oranje au titre à l’Euro 2017.

  • Elles ont une défense de fer

Après une grosse frayeur en seizièmes de finale aller le 12 septembre avec une défaite 3-1 contre les Kazakhes du BIIIK-Kzygurt, les Barcelonaises n’ont plus encaissé un seul but, résistant notamment au Bayern Munich en demi-finales. Les Lyonnaises, elles, ont encaissé cinq buts dans la compétition : trois face à Wolfsburg et deux face à Chelsea lors des phases finales.

« On va essayer de ne pas prendre de but, ça a été une de nos réussites dans cette compétition, c’est un de nos objectifs dans cette finale », a affirmé l’entraîneur des Blaugranas, Luis Cortes, avant le match.

La gardienne espagnole Sandra Panos est invaincue depuis 660 minutes en Ligue des champions. Mais il y a fort à parier qu’elle sera énormément sollicitée par les attaquantes lyonnaises et notamment la Ballon d’or norvégienne Ada Hegerberg. En tout cas, le coach catalan a précisé que le scénario des prolongations et des tirs au but avait été envisagé.

  • Leur jeu est fondé sur la possession de balle

Le style est inspiré des garçons et travaillé dès le plus jeune âge en Espagne. C’est l’une des choses que la Française Kheira Hamraoui, ex-Lyonnaise, a remarquée dès son arrivée chez les Blaugranas à l’été 2018.

Mais les Espagnoles vont cette fois affronter des joueuses de classe mondiale, telles Amandine Henry ou Dzenifer Maroszan, et la bataille du milieu pourrait ne pas tourner en leur faveur. Leur capacité d’adaptation, et leur faculté à se tourner vers un jeu plus orienté vers le contre, sera une des clés de cette finale.

  • Il leur manque une joueuse de taille

Comme en 2015, la Française Kheira Hamraoui sera suspendue pour la finale. Il y a quatre ans c’était avec le PSG face à Francfort. Une défaite amère pour les Parisiennes, contre des Allemandes (2-1) qui avaient marqué dans les dernières minutes. L’histoire se répète donc cette année avec le FC Barcelone pour la native de Croix (Hauts-de-France), qui a écopé d’un carton rouge lors de la demi-finale retour contre Munich.

La milieu de terrain française Kheira Hamraoui, véritable cadre de l’équipe, est suspendue et ne jouera pas la finale après son expulsion en demi-finales le 28 avril. / ALBERT GEA / REUTERS

Arrivée cette saison à Barcelone, la milieu de terrain a su se faire une place de titulaire. Son impact physique est précieux car du haut de son mètre 78, elle dépasse facilement ses partenaires et beaucoup d’adversaires. Indispensable, elle a disputé tous les matchs de la campagne européenne des Blaugranas. La nordiste a notamment arraché un but à l’extérieur en demi-finale contre le Bayern (0-1), donnant un précieux avantage à son équipe. Elle aurait pu apporter son expérience après avoir gagné deux Ligues des champions avec l’OL en 2018 et 2017. C’est raté. Et cela pose un véritable casse-tête à son entraîneur.

« L’OL est une équipe qui joue vaillamment, avec beaucoup d’attaquantes, et un gros impact physique, mais l’OL a aussi des faiblesses que nous allons exploiter », a analysé Luis Cortes.

Les Barcelonaises font face à une montagne. Mais après la folle saison de Ligue des champions chez les garçons, et ses multiples retournements de situation, dont celui subi par le Barça de Léo Messi contre le FC Liverpool en demi-finales (3-0, 0-4), les Catalanes et leurs supportrices veulent y croire.