« Gilets jaunes » : comment l’engrenage des violences s’est mis en place
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Malgré une mobilisation tombée à son plus bas niveau durant ces dernières semaines, le noyau dur des « gilets jaunes » a prévu de manifester samedi 18 mai en France pour les six mois de cette contestation sociale inédite, à une semaine des élections européennes.

A Paris, plusieurs rassemblements concurrents sont prévus au cours de la journée :

  • Le premier, contre la hausse du prix du carburant, doit partir du siège de Total, à La Défense (ouest de Paris) pour rejoindre le Sacré-Cœur de Montmartre.
  • Un autre rassemblement est annoncé à partir de 14 heures place de la République.
  • Certains groupes appellent aussi les « gilets jaunes » à rejoindre la marche contre le géant du glyphosate Bayer-Monsanto.
  • Enfin, comme les semaines précédentes, les secteurs des Champs-Elysées et de Notre-Dame-de-Paris seront sous surveillance et interdits à la manifestation.

Devant cet éparpillement des défilés et des mots d’ordre dans la capitale, Éric Drouet, une des figures du mouvement, a appelé dimanche dans une vidéo à « arrêter les cortèges à thème ». « Je ne cautionne pas du tout ces marches qui deviennent de plus en plus ridicules », a fustigé le chauffeur routier.

Rassemblements à Reims, Nice, Bordeaux

Un autre leader, Maxime Nicolle, a choisi de participer à un événement de promotion du RIC (référendum d’initiative citoyenne) à Saint-Hilaire du Touvet, en Isère.

Plusieurs « appels nationaux » ont été lancés pour se rassembler à Reims et Nancy.

D’autres manifestations sont prévues, par exemple à Besançon ou à Saint-Nazaire, où la préfecture a pris un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des « gilets jaunes » dans le centre-ville.

A Lyon, les « gilets jaunes » ont décidé de manifester sans se déclarer ni préciser leur parcours. A Bordeaux, où la mobilisation est généralement forte, le cortège devrait s’associer à la marche contre Monsanto.

« Il n’y a plus de débouchés », estime Macron

Si le 1er mai avait largement rassemblé syndicats et « gilets jaunes », l’acte XXVI samedi 11 mai avait réuni 18 600 manifestants en France, selon un décompte officiel contesté par les « gilets jaunes », qui en dénombraient 37 500.

Pour « celles et ceux qui continuent à faire cela, il n’y a plus de débouchés », a déclaré vendredi Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Biarritz. « Nous avons fait notre part de travail », a estimé le président, en évoquant les « réponses » apportées par les mesures annoncées après le grand débat. Il a appelé « au calme » et a invité les mécontents « à se présenter aux élections » futures.