Le chef de la Ligue (extrême droite italienne), Matteo Salvini, à Milan, vendredi 17 mai. / MIGUEL MEDINA / AFP

Le chef de la Ligue (extrême droite italienne), Matteo Salvini, rassemble, samedi 18 mai, à Milan, les représentants d’une dizaine de partis souverainistes, dont Marine Le Pen, en vue des prochaines élections européennes, qui se dérouleront entre le 23 et le 26 mai.

La mission s’annonce délicate pour le ministre italien de l’intérieur et sa principale alliée Mme Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN). Ces derniers souhaitent réussir l’alliance de douze partis nationalistes et identitaires. Leurs positions divergent toutefois sur de nombreux points, comme la discipline budgétaire ou la répartition des migrants déjà présents dans l’Union européenne.

« Reprendre les clés de notre maison »

Leur objectif : faire du groupe Europe des nations et des libertés (ENL), où siègent déjà la Ligue, le RN, le FPÖ autrichien ou le Vlaams Belang flamand, la troisième force du Parlement européen, une place que convoitent aussi les libéraux de l’ALDE, où pourraient siéger les élus français rangés derrière le président Emmanuel Macron.

« Donnez-nous un coup de main […] pour reprendre les clés de notre maison. Les élections européennes sont un référendum entre la vie et la mort, entre le passé et l’avenir, entre une Europe libre et un Etat islamique basé sur la peur », a lancé Matteo Salvini, qualifiant par avance les abstentionnistes de « complices des Merkel, Macron et Soros ».

« L’Europe n’est forte que de nations fortes », a renchéri Marine Le Pen, qui prône comme Matteo Salvini une « Europe des nations et des coopérations » au lieu d’une UE fédéraliste.

Si le quotidien italien La Repubblica estime que le chef de la Ligue devrait obtenir un bon score, il s’interrogeait toutefois vendredi sur ce qu’il compte faire de ses futurs sièges au Parlement de Strasbourg, jugeant « irréalisable » l’idée de marquer « du sceau de la cohésion internationale le groupe des souverainetés nationales ».

« Les premiers à claquer la porte au nez de M. Salvini ont été justement ceux que le leader de la Ligue considère comme ses interlocuteurs : la droite autrichienne, bavaroise, finlandaise », explique le journal. Les divergences sont en effet nombreuses comme, par exemple, sur le rapport à entretenir avec la Russie, Marine Le Pen et Matteo Salvini étant proches de Moscou alors que les partis nationalistes des anciens pays communistes y sont allergiques.

La Ligue est créditée, selon les récents sondages, de 26 eurodéputés, soit 20 de plus qu’actuellement, le RN passant à 20 élus (5 de plus).

L’extrême droite autrichienne dans la tourmente

D’autres partis, plus petits et dont certains ne sont pas sûrs d’obtenir des sièges, comme le bulgare Volya, feront aussi le déplacement dans la capitale lombarde, qui accueillera le même jour une manifestation antifasciste.

Mais brilleront par leur absence le premier ministre national-conservateur hongrois, Viktor Orban, qui refuse toute alliance avec Marine Le Pen, ainsi que le PiS polonais.

L’eurodéputé Harald Vilimsky, tête de liste du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) pour les européennes, a annulé sa venue en pleine tempête dans son pays, mais sera remplacé par l’eurodéputé Georg Mayer. Le chef du parti Heinz-Christian Strache, compromis par une caméra cachée, est en effet actuellement mis en cause pour une possible collusion avec la pseudo-nièce d’un oligarque russe.

Interrogée à ce sujet lors d’une conférence de presse samedi matin, Marine Le Pen n’a pas souhaité répondre :