C’est la toute première voix républicaine à appeler ouvertement à la destitution du président des Etats-Unis, Donald Trump. Elle vient de Justin Amash, un élu du Michigan à la chambre des représentants. Le chef d’Etat américain y a répondu à sa manière et sur Twitter dimanche 19 avril.

« Je n’ai jamais été fan de Justin Amash, un poids plume qui s’oppose à moi et à certaines de nos grandes idées et politiques républicaines uniquement pour faire parler de lui en créant la controverse », a déclaré M. Trump. « Justin est un loser qui fait malheureusement le jeu de nos opposants ! », a-t-il ajouté

La veille, M. Amash avait estimé que le président américain avait eu un comportement pouvant correspondre à la qualification d’obstruction à la justice. « Il ne fait aucun doute que quelqu’un qui ne serait pas président des Etats-Unis serait inculpé sur la base de telles preuves », avait-il soutenu sur Twitter.

Entrave au fonctionnement de la justice

Justin Amash avait aussi accusé le ministre de la justice, Bill Barr, d’avoir « délibérément » induit le public en erreur au sujet de la teneur de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016.

« Contrairement à la description qu’en fait M. Barr, le rapport Mueller révèle que le président Trump a pris des mesures et a eu un comportement pouvant conduire à un impeachment », a jugé M. Amash. « S’il avait vraiment lu le rapport Mueller biaisé (…), il aurait vu qu’il était malgré tout catégorique sur le fait qu’il n’y a PAS EU DE COLLUSION et, au final, PAS D’ENTRAVE », a encore lancé M. Trump en réponse à cette voix dissidente au sein de son parti.

Certains démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, estiment que des éléments du rapport Mueller démontrent que le président a entravé le bon fonctionnement de la justice, notamment la sénatrice et candidate à la présidentielle Elizabeth Warren, qui appelle à la destitution de Donald Trump. Côté républicain, le sénateur Mitt Romney a dit dimanche ne pas être du même avis que M. Amash. « Je le respecte. Je pense que ses propos sont courageux. » Mais « je ne pense tout simplement pas que les éléments nécessaires pour prouver une entrave à la justice soient là », a-t-il déclaré sur CNN.