Le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, le 21 avril. / EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

Tout sourire, Jean-Michel Aulas a savouré sa journée du samedi 18 mai. Outre le quadruplé réalisé en Ligue des champions par son équipe féminine, victorieuse (4-1) du FC Barcelone à Budapest, le président de l’Olympique lyonnais a vu ses joueurs battre (4-0) Caen et assurer la troisième place de Ligue 1, synonyme au minimum d’une participation au tour préliminaire de la Ligue des champions. « JMA » a profité de cet alignement des planètes pour officialiser l’arrivée de Juninho, l’ex-milieu brésilien de l’OL (2001-2009), au poste de directeur sportif, et de son compatriote Sylvinho, comme nouvel entraîneur du club.

« Juninho aura la quasi-totalité des responsabilités sportives et ça va me faire du bien. Il viendra avec Sylvinho (son ancien coéquipier avec la Seleçao). C’est Juninho qui l’a choisi », a confié l’emblématique patron de l’OL, 70 ans. Ce dernier a reconnu avoir « une confiance éperdue en Juni ». Le retour au bercail de l’ancien spécialiste des coups francs, symbole des années fastes de la présidence Aulas (sept titres consécutifs en Ligue 1) et titulaire d’un diplôme de manageur, devrait ravir les supporteurs lyonnais un brin nostalgiques.

La nomination de Sylvinho, ex-adjoint du sélectionneur brésilien Tite (2016-2019) et ancien défenseur d’Arsenal et du FC Barcelone, est davantage révolutionnaire. C’est la première fois que M. Aulas fait appel à un entraîneur étranger depuis le début de son règne, en 1987. Sylvinho sera le deuxième technicien étranger à s’asseoir sur le banc lyonnais après le Serbe Vladimir Kovacevic (1981 -1983).

Soucieux de « prendre du recul », JMA a assumé une certaine part de « risque » « pour passer à la vitesse supérieure » au terme du mandat de Bruno Genesio (2015-2019), désavoué au printemps.

« La samba brésilienne a souvent porté l’OL »

« Sylvinho (ex-adjoint à l’Inter Milan) n’a pas une grande expérience de coach principal mais, sans vouloir comparer Sylvinho à Zidane, on a vu que de très grands joueurs pouvaient très vite s’inscrire dans des projets ambitieux, a développé le président de l’OL, dont l’équipe a été éliminée en huitièmes de finale de Ligue des champions, cette saison. Quand on est entrepreneur et qu’on investit 500 millions d’euros dans un stade unique en Europe, on a le goût du risque. Et puis, comme vous le savez, la samba brésilienne a souvent porté l’Olympique Lyonnais. On espère revenir au plus haut niveau français et européen avec cette samba. »

A l’OL, Juninho et Sylvinho retrouveront notamment leur compatriote et ex-défenseur lyonnais (2000-2007) Claudio Caçapa, entraîneur des défenseurs au sein du staff. Le successeur de Bruno Genesio travaillera aussi avec Florian Maurice, son ex-coéquipier au Celta Vigo (2001-2002) et responsable de la cellule de recrutement lyonnaise.

Ancien arrière latéral au palmarès éloquent (quinze titres) et coach rigoureux, Sylvinho, 45 ans, a passé ses diplômes d’entraîneur en Italie et s’apprêtait à disputer, dans son pays, la Copa America comme bras droit du sélectionneur Tite. En avril, il avait été nommé entraîneur de la sélection olympique du Brésil en vue des Jeux Olympiques 2020, à Tokyo. Selon JMA, « Sylvinho va arriver avec un autre adjoint de la Seleção. Il va s’occuper de l’aspect statistique et l’aspect vidéo. »

S’il négocie avec le Paris-Saint-Germain le transfert du milieu des Bleus Tanguy Ndombele, le président lyonnais a assuré à son nouvel entraîneur qu’il conserverait « ses meilleurs joueurs. » « Si on réussit, on nous dira que nous sommes des génies d’être allés chercher Juninho et d’avoir récupéré Sylvinho », a lancé M. Aulas. Le dirigeant espère que ses recrues brésiliennes feront entrer les Gones dans une autre dimension.