Dutee Chand est la première athlète indienne à révéler son homosexualité. / JEWEL SAMAD / AFP

« Je suis dans une relation homosexuelle et je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de mal à cela. » C’est par ces mots que la sprinteuse indienne Dutee Chand, 23 ans, a rendu publique son homosexualité, dimanche 19 mai, devenant ainsi la première athlète de ce pays conservateur à faire son coming out. « Pour le moment, je me concentre sur ma carrière avec les championnats du monde et les Jeux olympiques à venir. A l’avenir, après la fin de ma carrière sportive, si mon cœur me dit de rester avec elle, je le ferai », a ajouté la jeune femme.

En septembre, la Cour suprême indienne a dépénalisé l’homosexualité. La plus haute juridiction du pays a ainsi jugé illégal l’article 377 du code pénal, datant de l’ère coloniale britannique, condamnant les relations sexuelles entre personnes de même sexe, qualifiées de « sexe contre nature ». Cette décision historique, explique Dutee Chand, lui a donné le courage de révéler son homosexualité.

Suspendue en raison de son hyperandrogénie

« Récemment, ma sœur a dit quelque chose à ma mère qui l’a amenée à s’opposer à cette relation et elle m’a grondée et menacée de me calomnier en public », a raconté la sprinteuse, née dans un village pauvre de l’Etat d’Odisha, dans l’est de l’Inde.

Dutee Chand, médaillée d’argent sur 100 et 200 mètres aux Jeux asiatiques en Indonésie l’année dernière, a livré une longue bataille juridique après sa suspension en 2014 en raison de son hyperandrogénie. Elle a en effet saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) en 2015 et gagné le droit de concourir à nouveau.

Caster Semenya : retour sur la polémique autour de cette athlète hyperandrogène
Durée : 05:58

Elle a récemment apporté son soutien à la Sud-Africaine Caster Semenya, déboutée début mai par le TAS de son action contre les règles de la Fédération internationale d’athlétisme obligeant les athlètes hyperandrogènes à faire baisser leur taux de testostérone.