Claire Denis, lors de la première de son long métrage « High Life » sélectionné au Festival international du film de Toronto, le 9 septembre 2018. / MARIO ANZUONI / REUTERS

Les consolations sont nimbées de vertus bienfaitrices. Si la France a un mal fou à exporter ses films – 237 millions d’euros de recettes, pour 40 millions de spectateurs en dehors de nos frontières en 2018, soit cinq fois moins que sur notre territoire –, l’analyse de l’influence hexagonale du septième art par un prisme plus esthétique et intellectuel, est plus reluisante.

Grâce aux films d’auteurs, le cinéma français occupe une place majeure dans les festivals internationaux. Il fait quasiment jeu égal avec le cinéma américain, loin devant les autres cinématographies européennes, conclut une étude d’Unifrance, rendue publique lundi 20 mai et portant sur la place de l’Hexagone dans les dix festivals les plus importants depuis dix ans.

Le cinéma américain est présent dans 20 % des sélections, le français dans 16 %. « A Cannes, Rotterdam (Pays-Bas) et Locarno (Suisse), le nombre de films tricolores arrive en tête. Il occupe la seconde position après les films nationaux à Venise, Toronto, San Sebastian (Espagne), Busan (Corée du Sud) et le BAFICI à Buenos Aires (Argentine). Il n’y a qu’à Sundance (Etats-Unis) et Berlin où les films français occupent la troisième place après les longs métrages américains et anglais », détaille Gilles Renouard, directeur général adjoint d’Unifrance.

« Un effet ricochet »

Autre bonne nouvelle, « le cinéma français est celui qui recueille le plus de prix majeurs dans ces festivals », se félicite-t-il. Et la politique volontariste d’ouverture au monde paie en termes de récompenses : 66 % des films français sélectionnés sont coproduits et 85 % des prix remportés le sont par des coproductions dans lesquelles la France est présente.

La diversité incarne d’ailleurs la marque de fabrique du cinéma français dans les sélections des festivals internationaux : 52 % des films français y sont réalisés par des cinéastes non français. Comme corollaire, la langue de Stendhal n’est parlée que dans 56 % des films français sélectionnés.

Cette moisson de prix se traduit, selon M. Renouard, « par un effet ricochet » qui génère un impact positif en termes économiques sur la carrière internationale de ces longs métrages. Une fois qu’un film français est sélectionné dans un festival, il circule plus facilement que les autres dans les neuf autres grands festivals. Cet accroissement de notoriété s’accompagne d’une accélération des ventes à l’international. Les films français diffusés en festival ont ainsi représenté, selon l’étude, près de la moitié (47 %) des entrées totales des films français exploités à l’international entre 2009 et 2017.