Emmanuel Macron, à l’Elysée, le 20 mai. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

C’est une nouvelle carte postale envoyée à quelques jours de l’élection européenne. Mardi 21 mai, Emmanuel Macron recevra à l’Elysée une douzaine d’écrivains et d’intellectuels signataires du « Manifeste des patriotes européens ». L’occasion pour le chef de l’Etat de se mettre à nouveau en scène en héraut du Vieux Continent, alors que le scrutin du 26 mai s’annonce périlleux pour la liste Renaissance soutenue par La République en marche (LRM).

Organisé à l’initiative du philosophe français Bernard-Henri Lévy, ce déjeuner réunira à l’Elysée l’Italien Claudio Magris, l’Espagnol Fernando Savater, le Danois Jens Christian Grondahl, la Hongroise Agnes Heller, le Néerlandais Rob Riemen, l’Anglais Simon Schama, l’Allemand Peter Schneider, l’Israélien David Grossman, l’Américaine Anne Applebaum, le Bosnien Abdulah Sidran ainsi que le Polonais Adam Zagajewski.

Ecrivains, essayistes, historiens ou poètes, tous avaient signé au début de l’année une tribune à l’appel de Bernard-Henri Lévy, publiée le 25 janvier dans Libération. Intitulée « Il y a le feu à la maison Europe », celle-ci mettait en garde contre les « forces populistes qui déferlent sur le continent » et appelait à la « mobilisation » pour défendre « l’héritage d’Erasme, de Dante, de Goethe et de Comenius ».

Peser sur les nominations

« Il faut, tandis que menace, partout, le repli souverainiste, renouer avec le volontarisme politique ou consentir à ce que s’imposent, partout, le ressentiment, la haine et leur cortège de passions tristes », y écrivaient les trente signataires, parmi lesquels le Franco-Grec Vassilis Alexakis, l’Albanais Ismaïl Kadaré, le Français d’origine tchèque Milan Kundera, l’Italien Roberto Saviano ou encore la Franco-Marocaine Leïla Slimani. Selon l’Elysée, tous les signataires ont été invités mais seuls une douzaine ont répondu présents, les autres se trouvant « aux quatre coins du monde ».

Lundi, Emmanuel Macron a également reçu à l’Elysée Donald Tusk, le président du Conseil européen, ainsi que le premier ministre portugais, Antonio Costa. Deux visites destinées à montrer que le chef de l’Etat est totalement impliqué dans la bataille des élections européennes, même s’il ne compte pas participer à un meeting de la liste Renaissance, comme son entourage en avait eu l’intention.

Un moyen aussi de montrer que le président de la République prépare déjà l’après-26 mai, lorsque la France devra créer une nouvelle coalition au Parlement européen et, ce faisant, peser sur les nominations aux principaux postes de la prochaine Commission européenne.

Le 28 mai, les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 pays de l’Union européenne ont déjà prévu de se rencontrer, lors d’un dîner informel à Bruxelles, pour lancer ce processus de nominations.

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