En l’absence de Kevin Durant, Stephen Curry a porté Golden State vers la finale NBA. / JONATHAN FERREY / AFP

La NBA n’avait plus vu pareille série depuis les années 1960. En prenant le meilleur sur les Portland Trail Blazers (119-117), lundi 20 mai, les Golden State Warriors de Stephen Curry ont sèchement éliminé l’équipe de l’Oregon (4-0), et se sont qualifiés pour leur cinquième finale NBA d’affilée. Une première dans le basket nord-américain depuis les Boston Celtics de Bill Russell, finalistes sans discontinuer de 1957 à 1966. Ni les Chicago Bulls de Michael Jordan, ni les Los Angeles Lakers de Magic Johnson puis ceux de Kobe Bryant, ni même les Cleveland Cavaliers de LeBron James n’étaient parvenus à reproduire l’exploit de la dynastie du Massachussets.

« J’espère que ce que l’on a accompli ne sera pas négligé, ni sous-estimé, a salué l’entraîneur des doubles champions en titre, Steve Kerr. Cela n’a pas été fait depuis les Celtics de Bill Russell, et il y a une raison à cela. C’est très, très difficile à réaliser. » Le coach, quinquagénaire, n’était pas né lors de la cinquième finale d’affilée des Celtics.

Saluant « l’identité que [son groupe] a construite », l’ancien partenaire de Michael Jordan aux Bulls a souligné « cette fibre qui permet [aux Warriors] d’élever leur niveau de jeu quand un joueur manque à l’appel ». Car les joueurs californiens ont disputé la série avec une infirmerie fournie : outre le pivot DeMarcus Cousins, blessé lors du premier match des play-off, Kevin Durant, l’un des meilleurs joueurs de la planète, n’a pas disputé le moindre match face à Portland.

Stephen Curry en chef de meute

Pour pallier les absences, les Warriors ont pu compter sur un Stephen Curry retrouvé. Parfois en retrait depuis l’arrivée de Kevin Durant – MVP (meilleur joueur de la saison) comme lui – dans l’armada de la baie, celui qui affrontait son frère Seth en finale de conférence Ouest a retrouvé le niveau qui a fait de lui le meilleur shooteur de l’histoire. Et le leader de l’une des plus belles équipes à voir jouer.

Affichant 36,5 points par match en moyenne lors des cinq dernières rencontres – autrement dit depuis la blessure de Durant –, le natif d’Akron (Ohio) est devenu lundi le premier joueur dans l’histoire à inscrire plus de 25 paniers à trois points lors des quatre premiers matches d’une série de play-off.

L’intéressé a mis en avant la force collective de son équipe. « Beaucoup de gens disaient que nous n’avions pas de profondeur de banc et que cela pouvait être notre point faible. Mais cette série a montré qu’on avait beaucoup de ressources », a relevé le meneur des Warriors.

Face à Portland, Stephen Curry a été l’auteur d’un « triple double » - c’est-à-dire qu’il a affiché au moins dix unités dans trois des cinq catégories statistiques suivantes : points, rebonds, passes décisives, interceptions et contres -, tout comme son partenaire Draymond Green, une première pour deux partenaires en play-off : le premier a inscrit 37 points et totalisé 13 rebonds et 11 passes décisives, le second 18 points, 14 rebonds, 11 passes.

En lice pour trois titres consécutifs

Comme souvent depuis plusieurs années, l’escouade des Warriors a fait la différence à la suite d’une remontée dont elle a le secret. Menés de 17 points par les Blazers à deux minutes de la fin du troisième quart-temps, les hommes de Steve Kerr ont inversé la tendance. « Nous avons déjà connu ça, a souligné Stephen Curry, auteur du shoot à trois points qui a entamé la remontée. Nous avons expérimenté tout ce que vous pouvez imaginer. » Sûrs de leur force et s’appuyant sur leur expérience, les doubles champions en titre ont fait fondre l’écart en quelques minutes.

« Nous savons que nous pouvons remonter 17 points en trois ou quatre minutes, donc nous essayons toujours de garder cet état d’esprit, a mis en avant Draymond Green après la rencontre. Cela aide sans aucun doute d’avoir le numéro 30 [Stephen Curry], qui peut planter un tir à trois points à n’importe quel moment. Cela les met sur le reculoir et inverse la dynamique. Nous savons de quoi nous sommes capables des deux côtés du terrain, et le combat n’est jamais fini pour nous. »

Les Warriors vont avoir le temps de récupérer et de préparer la finale. Dans neuf jours, date où devrait débuter au plus tôt l’affrontement face aux Milwaukee Bucks ou aux Toronto Raptors (les joueurs du Wisconsin mènent 2-1 dans la série), Kevin Durant devrait être remis.

En cas de nouveau sacre, l’équipe de la baie de San Francisco, déjà considérée comme l’une des meilleures de l’histoire, pourrait entrer dans le club très fermé des équipes ayant réalisé le « three-peat », trois titres consécutifs.