« Easy », saison 3, série américaine crée par Joe Swanberg. / Netflix / Netflix

Netflix - A la demande. Série

Depuis trois saisons, Easy fait un portrait spectral (fin, ludique, varié) des affaires du cœur et du corps entre plus ou moins jeunes « bobos » de la population métrosexuelle du Chicago d’aujourd’hui. Les épisodes ne sont pas interconnectés mais l’on retrouve, dans cette troisième et dernière saison, beaucoup des personnages rencontrés au cours des deux précédentes.

Ainsi, par exemple, Andy et Kyle, le couple en panne de carburant érotique. Ils avaient pourtant déjà essayé, en saison 1, de remettre le contact par des jeux de rôles costumés – chaque fois drôlatiquement interrompus par leurs enfants ou d’autres incidents de la vie domestique.

Lire la critique (saison 2) : « Easy » : le couple dans tous ses états

Trois ans plus tard, les deux jeunes quarantenaires sont au bout d’une expérience de mariage « ouvert ». S’il est l’occasion d’un approfondissement du portrait de ce couple, on avouera avoir trouvé interminable et passablement irritant cet épisode (n° 5) de 51 minutes…

La variété de durée des épisodes – une des libertés qu’octroie Netflix – n’est pas non plus soumise aux lois de la censure ordinaire. On s’en rendra compte dans l’épisode 2, au cours duquel un employé d’une entreprise de filature infiltre une soirée SM en se faisant passer pour un esclave soumis à sa maîtresse. C’est à hurler de rire.

Comme dans High Maintenance (2016-2019), de Katja Blichfeld et Ben Sinclair, le propos peut s’écarter du thème central. Ainsi l’épisode n° 7 met-il en scène des vendeurs à la sauvette afro-américains. On ne comprend pas trop ce qu’ils apportent à la série, sinon une échappatoire au propos généralement « bobo ».

#MeToo en question

Les femmes ont la part belle de Easy : on retrouve le jeune couple lesbien formé par Chase et Jo, qui se remet en question au moment du renouvellement de bail de l’appartement qu’elles partagent, ainsi qu’Annie, 38 ans, qui s’échine frénétiquement à trouver l’âme sœur… Elles osent autant que les hommes et n’en paient pas moins les conséquences.

Dans l’épisode 6, les questionnements du mouvement #MeToo sont évoqués avec une rare subtilité non partisane. Et c’est l’occasion de retrouver Melanie Lynskey (qu’on avait tant aimée dans Togetherness, la série des frères Duplass et de Steve Zissis) et l’incroyable présence de son visage tristement fatigué.

Easy: Season 3 – Official HD Trailer – 2019 – Netflix
Durée : 02:03

Easy, saison 3, série crée par Joe Swanberg. Avec Gugu Mbatha-Raw, Dave Franco, Zazie Beetz, Jane Adams, Marc Maron, John Gallagher Jr. (EU, 2019, 9 x 27-51 min.) www.netflix.com/fr/title/80095699