Capture d’écran d’une vidéo diffusée par le site d’information brésilien « G1 », jeudi 23 mai.

C’est un défilé de mode organisé dans un centre commercial. Sauf que les mannequins étaient des enfants en attente d’une famille d’adoption. L’événement a suscité une vive polémique jeudi 23 mai au Brésil, où les organisateurs étaient accusés de reproduire des scènes de vente d’esclaves ou de bestiaux.

Le défilé Adoption sur le podium, organisé mardi soir par le barreau local et une association à Cuiaba, capitale de l’Etat de Mato Grosso, avait pour but de « donner de la visibilité à des enfants et adolescents adoptables ». « Comme nous le disons toujours, ce que les yeux voient, le cœur le ressent », a expliqué Tatiane de Barros Ramalho, présidente de la Commission de l’enfance et de la jeunesse du barreau de Mato Grosso, citée dans un communiqué.

« Protéger les enfants »

L’indignation de nombreux internautes sur les réseaux sociaux a poussé les organisateurs à réagir, affirmant notamment qu’aucun enfant n’avait été forcé à participer. « Nous n’avons jamais eu le but de présenter les enfants à des familles pour qu’ils se fassent adopter », a écrit le barreau sur son compte Facebook. Les organisateurs ont toutefois admis que deux adolescents avaient été adoptés à la suite de l’édition de 2016. « Nous rejetons tout type de distorsions de cet événement qui l’associent à une période sombre de notre histoire », ont-ils ajouté dans un message sur Facebook.

Le secrétariat aux droits des enfants et des adolescents, organe gouvernemental du ministère des droits de l’homme, a exprimé son « rejet » du défilé, rappelant que l’Etat doit « protéger les enfants, y compris en ce qui concerne l’exposition de leur identité et de leurs émotions ». Plus de 9 500 enfants et adolescents attendent une famille d’adoption au Brésil, selon l’agence d’Etat Agencia Brasil, qui a cité des données du Registre national des adoptions.