Photo de Nirmal Purja montrant l’embouteillage de grimpeurs pour accéder au sommet de l’Everest, le 22 mai. / HANDOUT / AFP

La photo diffusée par Nirmal « Nims » Purja, un ancien membre des forces spéciales britanniques qui a entrepris de gravir quatorze des sommets himalayens culminant à plus de 8 000 mètres en sept mois, est parlante. On y voit des dizaines alpinistes faire littéralement la queue pour accéder au sommet de l’Everest à 8 848 mètres.

C’est dans ces conditions que trois nouveaux alpinistes ont péri, portant à sept jusqu’ici le nombre de morts cette saison sur le toit du monde encombré, ont annoncé vendredi les autorités et des organisateurs d’expéditions.

« Deux alpinistes indiens supplémentaires sont morts sur l’Everest hier », a déclaré Mira Acharya, porte-parole du département du tourisme du Népal. Des organisateurs d’expéditions ont ajouté qu’un troisième alpiniste avait également péri.

Libéralisation de l’ascension

La haute saison bat actuellement son plein sur ce sommet, au point que des embouteillages d’alpinistes se forment à proximité du sommet où l’oxygène se raréfie. Entre fin avril et fin mai, la météo offre une courte fenêtre de conditions moins extrêmes et plus propices à l’ascension.

Kalpana Das, 52 ans, avait atteint le sommet mais elle est morte jeudi après-midi tandis qu’elle descendait. Un autre grimpeur indien, Nihal Bagwan, 27 ans, a aussi trouvé la mort sur le chemin du retour. « Il était coincé dans l’embouteillage pendant plus de douze heures et était épuisé. Des guides sherpas l’ont ramené au camp 4, mais il a rendu son dernier souffle là-bas », a relaté Keshav Paudel de l’agence Peak Promotion.

De l’autre côté de la montagne, un alpiniste autrichien de 65 est mort sur la voie tibétaine, moins fréquentée que la Népalaise, a annoncé son organisateur d’expédition.

Cinq personnes avaient perdu la vie l’année dernière sur l’Everest. La libéralisation de l’ascension par les autorités népalaises dans les années 1990 a encouragé des expéditions commerciales et multiplié les alpinistes sur les parois.

Sur l’Everest, la dangereuse pénurie de sherpas face à l’explosion du nombre de grimpeurs
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807 alpinistes en 2018

Cette année, le Népal a émis pour la saison de printemps le nombre record de 381 permis, au prix unitaire de 11 000 dollars, selon les dernières données disponibles. Chaque titulaire d’un permis étant accompagné d’un guide, cela signifie qu’environ 750 personnes s’élanceront sur la même voie en quelques semaines.

Au moins 140 autres ont reçu des permis pour escalader l’Everest depuis le flanc nord au Tibet, selon des opérateurs d’expéditions. Au total, le nombre d’alpinistes sur l’Everest pourrait cette année dépasser le record atteint l’an dernier qui avait vu 807 personnes atteindre le sommet.

L’Everest a été conquis pour la première fois en 1953 par le Népalais Tenzing Norgay et le Néo-Zélandais Edmund Hillary.