Abdullah Ocalan est l’un des fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé « terroriste » par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne. / JOSEPH BARRAK / AFP

Le chef historique de la rébellion kurde Abdullah Ocalan appelle à la fin d’une grève de la faim suivie par des milliers de prisonniers en Turquie pour protester contre ses conditions de détention.

« J’attends qu’un terme soit mis à votre mouvement », a déclaré M. Ocalan, détenu depuis 1999 sur l’île pénitentiaire d’Imrali, selon un texte lu, dimanche 26 mai, par son avocate Nevroz Uysal. Selon l’avocate, M. Ocalan a insisté lors de leur entretien sur le fait que « les grèves de la faim ayant atteint leur objectif, il faut y mettre un terme ».

Cette annonce fait suite à la levée de l’interdiction de voir ses avocats imposée depuis 2011 à Abdullah Ocalan, l’un des fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé « terroriste » par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Selon le parti prokurde HDP, quelque 3 000 prisonniers sont en grève de la faim, la plupart ayant rejoint le mouvement ces derniers mois par solidarité avec une députée prokurde, Leyla Güven, qui refuse de s’alimenter depuis novembre dernier pour protester contre l’isolement imposé à M. Ocalan.

Deux de ses avocats ont pu lui rendre visite une première fois le 2 mai sur l’île-prison d’Imrali où il est détenu dans la mer de Marmara, puis, une fois l’interdiction formellement levée la semaine dernière, ils ont pu y retourner mercredi.

Le chef kurde Ocalan rencontre des avocats pour la première fois en huit ans

Le chef historique de la rébellion kurde, Abdullah Ocalan, qui purge une peine de prison à vie en Turquie, a rencontré des avocats pour la première fois depuis 2011, ont indiqué ses défenseurs lundi 6 mai. Lors d’une conférence de presse, les avocats ont relayé un message de sa part exhortant des ­partisans en grève de la faim à ne pas mettre leur vie en danger par leur action. La rencontre avec M. Ocalan a eu lieu le 2 mai dans l’île-prison d’Imrali, non loin d’Istanbul, où il est incarcéré.

Malgré l’isolement quasi total auquel il est soumis, Abdullah Ocalan reste une figure essentielle pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit entre l’Etat et le PKK a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.

Huit personnes se sont suicidées en prison depuis le début du mouvement, selon le HDP.