LE MATCH À NE PAS RATER. Absent du tournoi parisien depuis 2015, Roger Federer effectue son retour sur la terre battue de la Porte d’Auteuil. Vingt ans après y avoir fait ses premiers pas – face à Pat Rafter, rencontre dont il se souvient très bien –, dix ans après avoir soulevé la Coupe des Mousquetaires, le Suisse n’a pas boudé son plaisir. Samedi 25 mai, s’entraînant devant une foule de jour de matchs, le vainqueur de vingt tournois du Grand-Chelem a affiché sur son torse son amour pour la ville lumière. Un service gagnant pour cet as de la communication.

En 2019, « Rodger » aime Paris. Paris va-t-elle lui rendre son amour ? / VINCENT KESSLER / REUTERS

« Juste heureux d’être de retour » : celui qui a remporté en mars le centième titre de sa carrière assure « ne pas savoir à quoi [s]’attendre » à l’heure de refouler la terre du Central. Une terre battue qu’il assure ne pas être son talon d’Achille.

« On a construit une sorte de truc, la terre me réussit moins bien, s’est épanché Federer dans L’Équipe cette semaine. Mais c’était surtout Rafa ! » Un « rouleau compresseur » majorquin que le Bâlois pourrait rencontrer en demi-finale de cette édition. S’il parvient jusque-là. Le retour du roi Roger Federer commence dimanche 26 mai, face au grand Transalpin Lorenzo Sanego (73e mondial), quart de finaliste à Monte Carlo cette saison. « J’ai hâte de retrouver l’ambiance, la foule, les fans », a soufflé Federer. La réciproque est vraie.

Roger Federer (n°3) - Lorenzo Sonego (73e). Court Philippe-Chatrier, 3e rotation. A suivre en direct sur Le Monde. fr

À VOIR AUSSI. Outre Federer, la grande nouveauté de cette édition 2019 est le court Simonne-Mathieu, écrin semi-enterré sorti de terre dans le jardin des serres d’Auteuil. Ancienne vainqueure de Roland-Garros, l’Espagnole Garbiñe Muguruza aura l’honneur de baptiser son court, face à l’Américaine Taylor Townsed (11 heures). S’ensuivra ensuite une inauguration en musique – quinze musiciens tout de même – de cette enceinte se voulant botanique, avant que le vétéran Français Nicolas Mahut n’affronte celui sur lequel personne n’aurait parié lors de l’édition passée, l’Italien Marco Cecchinato.

  • La filouterie du jour

Les lecteurs cinéphiles ne manqueront pas de se souvenir d’un film de Woody Allen sorti en 1972 à la lecture de la combine montée par la Britannique Katie Boulter. « Take the money and run », dit son titre en version originale, et c’est exactement ce que la jeune femme a fait. Blessée lors de la rencontre de Fed Cup entre la Grande-Bretagne et le Kazakhstan, la 112e joueuse mondiale n’avait pas fait mystère au cours des dernières semaines sur la faible probabilité de sa participation au tournoi parisien. Mais elle figurait bien au tableau lors du tirage au sort, jeudi. Et pour cause.

Quand l’expression « elle n’a pas fait le déplacement pour rien » prend tout son sens. / CLIVE BRUNSKILL / AFP

Le lendemain, la joueuse a annoncé son forfait. Et empoché un chèque de 23 000 € au passage, somme promise aux joueurs contraints de se retirer in extremis. Comme le relèvent le Guardian et le Telegraph, la joueuse savait qu’elle n’était pas en état de disputer le tournoi, mais elle a malgré tout fait le déplacement à Paris. Condition sine qua non pour obtenir son prize money. Pour lutter contre les abandons lors du premier match de joueurs pas en état de disputer les rencontres mais venus recevoir leur chèque, les organisateurs ont instauré la règle des 50/50. En cas de retrait sur blessure – confirmée sur place par un médecin – en dernière minute, le joueur récolte la moitié de la prime promise à un participant perdant au premier tour. Et est remplacé par un lucky loser issu des qualifications. Ce qu’a mis en pratique Katie Boulter à la lettre, sans pour autant assumer. Dans les travées de la Porte d’Auteuil, la joueuse a slalomé entre les journalistes et esquivé d’un « sorry » toutes les questions qui lui étaient posées.

Cette année, la numéro 3 britannique s’était surtout faite connaître pour avoir célébré trop tôt une victoire à l’Open d’Australie, oubliant l’instauration d’une nouvelle règle appelée le Super tie-break (en cas d’égalité à 6-6 dans le dernier set, le jeu décisif est attribué au premier parvenu à 10). Son remake remarqué de « Prends l’oseille et tire-toi » risque de demeurer dans les annales de cette édition 2019. D’autant que l’expert des polémiques, Nick Kyrgios – également forfait – a ajouté son grain de sel, défendant la joueuse sur Twitter. « Elle a gagné de figurer dans le tirage au sort, non ? En quoi c’est une histoire ? ».

  • Les malheurs de Denis

S’il se caractérise par son revers – anachronique et délicieux – à une main, c’est un revers de fortune qu’a vécu Denis Shapovalov vendredi, à son arrivée à Paris. Au moment de s’enregistrer dans l’hôtel qui l’accueillera tout au long de la compétition (au maximum deux semaines et quelques, donc), le jeune Canadien, 23e joueur mondial, a eu la mauvaise surprise de voir son sac à dos lui être subtilisé. Une mésaventure dont le joueur s’est épanché sur Twitter. De quoi lui donner un esprit revanchard pour entamer le tournoi ?

  • L’image du jour

Gaël Monfils est prêt à entrer dans la quinzaine. Et même en dehors des matchs, il ne peut s’empêcher d’assurer le show. En témoigne son dernier échange à l’entraînement avec le Russe Karen Kachanov. Pas franchement académique, ni même tout à fait régulier. Mais le public a frémi.

Programme du dimanche 26 mai

Une sélection parmi les rencontres à ne pas manquer du premier jour. Les premières rencontres (rotations) débutent à 11 heures sur chaque court et se suivent à chaque fin de match. Les Français sont indiqués en gras. Retrouvez l’intégralité du programme ici.

  • Court Philippe-Chatrier

Stefanos Tsitsipas (Grèce/n°6) - Maximilian Marterer (Allemagne) - 2e rotation
Lorenzo Sonego (Italie) - Roger Federer (Suisse/n°3) - 3e rotation

  • Court Suzanne-Lenglen

Kei Nishikori (Japon/n°7) - Quentin Halys (France) - 2e rotation
Kristina Mladenovic (France) - Fiona Ferro (France) - 3e rotation

  • Court Simonne-Mathieu

Garbiñe Muguruza (Espagne/n°19) - Taylor Townsend (Etats-Unis) - 1ère rotation
Marco Cecchinato (Italie/n°16 - Nicolas Mahut (France) - 2e rotation
Venus Williams (Etats-Unis) - Elina Svitolina (Ukraine/n°9) - 3e rotation

  • Court 1

Belinda Bencic (Suisse/n°15) - Jessika Ponchet (France) - 3e rotation

  • Court 7

Albert Ramos-Viñolas (Espagne) - Laslo Djere (Serbie/n°31) - 3e rotation

  • Court 14

Alexei Popyrin (Australie) - Ugo Humbert (France) - 1ère rotation
Marton Fucsovics (Hongrie) - Diego Schwartzman (Argentine/n°17) - 3e rotation

Toutes les rencontres sont diffusées sur France télévisions et Eurosport.