Sebastian Kurz lors des élections européennes, le 26 mai 2019, à Vienne. / ALEX HALADA / AFP

Après dix-huit mois de mandat et une semaine de crise politique, le scénario d’une sortie prématurée du chancelier autrichien, Sebastian Kurz, se précise. Fragilisé par la rupture de son alliance avec l’extrême droite, le chancelier autrichien, 32 ans, est sous la menace du vote, lundi 27 mai, d’une motion de censure.

La coalition droite-extrême droite au pouvoir en Autriche a explosé il y a une semaine après les désastreuses révélations de l’« Ibizagate », la diffusion d’une vidéo compromettante pour le FPÖ et des législatives anticipées sont prévues en septembre.

Le Parlement devait tenir une session extraordinaire à partir de 10 heures pour examiner la motion portée par un petit parti écologiste d’opposition. Ce serait la première fois, dans l’histoire politique autrichienne, que les députés font chuter le gouvernement.

Norbert Hofer, le nouveau dirigeant du parti d’extrême droite FPÖ (Freiheitliche Partei Osterreichs ou Parti de la liberté d’Autriche) a annoncé qu’il allait joindre ses voix à celles du Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Osterreichs ou Parti social-démocrate d’Autriche) pour démettre le chancelier conservateur. Le cumul des 52 députés du SPÖ et des 51 parlementaires du FPÖ permet de constituer une majorité simple, dans l’hémicycle de 183 sièges.

Pour l’ex-chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, acculé à la démission de tous ses mandats après le scandale de l’« Ibizagate », exiger le départ du chancelier est « compréhensible et logique ». La « confiance a disparu », a lancé le secrétaire général de la formation Harald Vilimsky.

Confiance des Autrichiens

Pourtant, selon un récent sondage, une majorité d’Autrichiens est favorable au maintien du chancelier Kurz. Ce dernier a, par ailleurs, été conforté dimanche soir par le plébiscite de son parti conservateur aux élections européennes.

Avec un score de 34,9 % à 35,4 %, l’ÖVP (Osterreichische Volkspartei ou Parti populaire autrichien) de M. Kurz progresse d’environ huit points par rapport au scrutin de 2014, et réalise le meilleur résultat jamais obtenu par un parti à ce scrutin depuis l’adhésion de l’Autriche à l’UE en 1995.

Les sociaux-démocrates n’ont, en revanche, pas profité des déboires du gouvernement, accusant un léger recul à 23,4 %. L’extrême droite estime, pour sa part, avoir limité la casse à 17,2 %, un recul d’un peu plus de deux points par rapport à 2014.