La balle par l’esprit tu maîtriseras, et le duel franco-français remporter tu pourras. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

LE MATCH À NE PAS RATER. Il y aura un Français au troisième tour de Roland-Garros ! Plaisanterie mise à part, le premier duel franco-français de la quinzaine, mercredi 29 mai, est des plus alléchants pour les spectateurs du court Suzanne-Lenglen. A ma gauche, le meilleur Français sur terre battue cette saison, récent vainqueur du tournoi de Lyon, barbu, fantasque et imprévisible – même pour lui. A ma droite, un Alsacien revenu du diable vauvert pour renverser le Russe Medvedev au premier tour – et imiter son compère Nicolas Mahut, vainqueur en cinq sets la veille. Le tout sous le nez du barbu précité, venu « incognito » assister au spectacle.

Bref, Benoît Paire et Pierre-Hugues Herbert ont tout pour offrir un affrontement de premier plan. Un match duquel sera bannie l’expression consacrée « ils ne partiront pas en vacances ensemble », dans la mesure où les deux hommes l’ont déjà fait. Et Paire, guère connu pour garder sa langue dans sa poche, n’a que des éloges pour son coéquipier en Bleus. « Je l’apprécie beaucoup sur le terrain, j’aime son style de jeu, en dehors c’est un mec génial, commence l’Avignonnais. C’est un mec top, qui a un bon fond. » Quand le tirage du tournoi a été effectué, les deux Français se sont « envoyé un petit texto » se donnant rendez-vous au second tour. Reste à savoir quel SMS le vainqueur enverra au vaincu ?

Benoît Paire (France) - Pierre-Hugues Herbert (France), Court Suzanne-Lenglen, 3e rotation

A VOIR AUSSI. Difficile de faire un choix tant le programme de la journée est alléchant. Entre le combat Tsonga - Nishikori, le match Dimitrov - Cilic ou le second match de Kristina Mladenovic, Roger Federer ou Kiki Bertens, il y en a pour tous les goûts. Mais l’on vous conseillera de garder un œil sur la rencontre entre Richard Gasquet et l’Argentin Juan Ignacio Lodero. Parce que c’est Roland, parce que c’est Richard, et parce que c’est futur-feu le court N° 1.

Juan Ignacio Lodero (Argentine) - Richard Gasquet (France), court N° 1, 2e rotation

  • La femme du jour

Même à genoux, Osaka ne s’avoue pas vaincue. / Christophe Ena / AP

Naomi Osaka est passée par tous les états, mardi 28 mai, pour son entrée en lice dans le tournoi face à la Slovaque Anna Karolina Schmieldova (90e mondiale) et surtout à deux petits points de l’élimination. La numéro un mondiale, fantomatique, a d’abord encaissé un 6-0 en vingt minutes. Son adversaire a ensuite servi pour le match à deux reprises dans le deuxième set : Osaka a alors mis la tête dans sa serviette, puis l’a remise à l’endroit pour revenir au score et s’adjuger in extremis le jeu décisif. La Slovaque venait de voir passer sa chance. La Japonaise lui a collé un 6-1 express dans le troisième set.

« Je n’avais jamais été aussi nerveuse de toute ma vie sur un match », a avoué la Japonaise, qui à un moment, alors que son adversaire allait servir pour le match, s’est retournée vers son clan le pouce en l’air. « C’était complètement sarcastique, expliqua-t-elle. J’étais en train de leur dire : “Admirez un peu mon tennis de rêve… ». Sacrée Naomi.

Au deuxième tour, jeudi, elle rencontrera Victoria Azarenka. La Biélorusse a éliminé la Lettone Jelena Ostapenko, qui depuis son sacre ici même en 2017, est au point mort.

  • Le point du jour

Il est signé Alexander Zverev, qui s’est fait peur lors de son 1er tour face à l’Australien John Millman (victoire 7-6, 6-3, 2-6, 6-7, 6-3). A 3-3 dans le 5e set, débordé en début d’échange, au point de prendre un gadin sur le court, l’Allemand s’est relevé pour inscrire un point miraculeux et c’est Millman qui a fini littéralement à genoux. Jugez plutôt :

  • Le super-rapide du jour

Un contre-la-montre teinté de contre-la-nuit. Voilà l’exercice auquel le Français Gaël Monfils a dû se plier pour boucler son premier tour, mardi, contre le Japonais Taro Daniel. Entré sur le court à 19 h 45, le Bleu – qui préfère jouer le soir et déteste les matins – était conscient qu’« il fallait bien rentrer dans le match, tout de suite », car les organisateurs lui avaient dit qu’à 21 h 45, rideau. Et si le match n’est pas fini, un retour aux aurores.

Gael l’éclair. / VINCENT KESSLER / REUTERS

« Si tu es un peu en dilettante, que ça fait 1-1, 2-2, 3-3, tu commences à psychoter parce que tu penses au temps », a soufflé le joueur après sa victoire (6-0, 6-4, 6-1) conclue à 21 h 33. Un scénario rappelant sa victoire contre Andy Roddick en 2009. « Pratiquement, sauf que je savais que Taro servait moins fort que Roddick », a souri le super-rapide.

  • L’image du jour

Les rois se déplacent pour venir voir l’enfant prodige. Après l’ancien souverain du football, Pelé – qui a eu du mal à se remettre de leur rencontre –, Kylian Mbappé a rencontré, mardi, le monarque de la balle jaune, Roger Federer. Le parallèle avec les rois mages s’arrête ici, car le Suisse, qui profitait d’un jour de repos, est reparti avec un présent – un maillot du Bleu –, au lieu d’en laisser un aux pieds de Mbappé.

  • La phrase du jour

« Nick, il est juste trop fou. Benoît [Paire] il a une folie que je peux comprendre. L’énervement… je peux comprendre beaucoup de choses qu’il ressent parce que des fois, ça m’arrive de ressentir ça sur le court. Par contre Kyrgios je pense que personne ne pourra jamais le comprendre. J’ai vraiment beaucoup de peine pour lui en tout cas. »

Il a beau partager le patronyme du réalisateur de « J’ai toujours rêvé d’être un gangster », Eliott Benchetrit ne semble pas passionné par les bad boys du circuit. En témoigne sa sortie sur Nick Kyrgios, au sortir de sa victoire – la première de sa carrière en Grand Chelem – contre le Britannique Cameron Norrie (6-3, 6-0, 6-2). Même absent, l’Australien continue à faire parler de lui. La marque des grands.

Programme du mercredi 29 mai

Une sélection parmi les rencontres du quatrième jour à ne pas manquer. Les premières rencontres (rotations) débutent à 11 heures sur chaque court et se suivent à chaque fin de match. Les Français sont indiqués en gras. Retrouvez l’intégralité du programme ici.

  • Court Philippe-Chatrier

Kei Nishikori (Japon/n°7) - Jo-Wilfried Tsonga - 2e rotation
Oscar Otte (Allemagne/LL) - Roger Federer (Suisse/n°3) - 3e rotation
Viktoria Kuzmova (Slovaquie) - Kiki Bertens (Pays-Bas/n°4) - 4e rotation

  • Court Suzanne-Lenglen

Yannick Maden (Allemagne/Q) - Rafael Nadal (Espagne/n°2) - 2e rotation
Petra Martic (Croatie/n°31) - Kristina Mladenovic - 3e rotation
Benoît Paire - Pierre-Hugues Herbert - 4e rotation

  • Court Simonne-Mathieu

Stefanos Tsitsipas (Grèce/n°6) - Hugo Dellien (Bolivie) - 1ère rotation
Kristina Kucova (Slovaquie/Q) - Karolina Pliskova (République tchèque/n°2) - 2e rotation
Grigor Dimitrov (Bulgarie) - Marin Cilic (Croatie/n°11)- 3e rotation

  • Court n°1

Garbiñe Muguruza (Espagne/n°19) - Johanna Larsson (Suède) - 1ère rotation
Juan Ignacio Londero (Argentine) - Richard Gasquet - 2e rotation
Stanislas Wawrinka (Suisse/n°24) - Cristian Garin (Chili) - 3e rotation

  • Court n°6

Leonardo Mayer (ARG) - Diego Schwartzman (ARG/n°17) - 3e rotation

  • Court n°7

Corentin Moutet (WC) - Guido Pella (Argentine/n°19) - 1ère rotation
Alex De Minaur (Australie/n°21) - Pablo Carreño Busta (Espagne) - 4e rotation

  • Court n°14

Elise Mertens (Belgique/n°20) - Diane Parry (WC) - 1ère rotation
David Goffin (Belgique/n°27) - Miomir Kecmanovic (Serbie) - 2e rotation
Nicolas Mahut (WC) - Philipp Kohlschreiber (Allemagne) - 3e rotation