Donald Trump à la Maison Blanche, le 30 mai 2019. / KEVIN LAMARQUE / REUTERS

« Russie, Russie, Russie ! » Comme un sparadrap qui colle aux doigts, Donald Trump est revenu, une nouvelle fois, jeudi 30 mai, sur l’enquête russe… Au lendemain de l’intervention du procureur spécial Robert Mueller, qui a déclaré qu’il était impossible d’inculper le président des Etats-Unis dans cette affaire en raison des règles en vigueur au département de la justice, le président américain a semblé reconnaître que la Russie l’avait « aidé » à être élu à la Maison Blanche, tout en martelant n’avoir aucunement été impliqué.

Il a jusqu’ici toujours insisté sur le fait qu’il ne devait sa victoire de novembre 2016 qu’à lui-même, minimisant l’impact de l’interférence russe dans la campagne présidentielle américaine. Dans une série de Tweet, il a écrit : « Russie, Russie, Russie ! C’est tout ce qu’on entendait au début de cette chasse aux sorcières. Et aujourd’hui la Russie a disparu parce que je n’avais rien à voir avec le fait que la Russie m’aide à être élu », dénonçant une nouvelle fois un « harcèlement présidentiel ».

Attaques contre Robert Mueller

Interrogé quelques minutes plus tard dans les jardins de la Maison Blanche sur ce point précis, il s’en est pris au procureur Muller et est revenu sur la signification de son Tweet : « Je pense que Mueller fait partie des [républicains] anti-Trump, qu’il déteste Donald Trump, qu’il n’a pas obtenu l’emploi [dans l’administration Trump] qu’il souhaitait. Non, la Russie n’a pas contribué à mon élection. Vous savez qui m’a élu. Je me suis fait élire. La Russie a aidé l’autre camp. »

Lors de son allocution mercredi, M. Mueller a expliqué que ses investigations tentaculaires n’avaient pas lavé Donald Trump de tout soupçon d’obstruction à la justice, mais que seul le Congrès était en mesure de poursuivre un président en exercice.

Le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté pendant près de deux ans sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle américaine de 2016, a déclaré mercredi qu’il était impossible d’inculper Donald Trump dans cette affaire en raison des règles en vigueur au département de la justice. L’ancien directeur du FBI a ajouté que, s’il avait acquis la certitude que Donald Trump n’avait pas commis de délit, il l’aurait indiqué dans son rapport.

La Maison Blanche et plusieurs élus républicains ont réagi aux propos de M. Mueller en estimant qu’il était temps de passer à autre chose, tandis que plusieurs démocrates – dont des candidats à l’investiture pour l’élection présidentielle de 2020 – ont appelé au lancement d’une procédure de destitution (impeachment).