Les foils (plans porteurs) dont est équipé le Figaro 3 permettent de réduire la surface mouillée, donc la traînée hydrodynamique. / SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP

Les quarante-sept concurrents de la course Solitaire Urgo Le Figaro, qui s’élanceront dimanche 2 juin de la baie de La Baule (Loire-Atlantique), étrenneront pour l’occasion une nouvelle « monture » : ils seront tous à la barre d’un Figaro 3, premier monotype de série équipé de foils – également appelés « plans porteurs » – permettant de réduire la surface mouillée, donc la traînée hydrodynamique.

En réalité, ils n’étrenneront pas totalement ces bateaux de 10,85 mètres, puisque ceux-ci, signés par l’un des plus fameux cabinets d’architecture, Van Peteghem Lauriot-Prévost (VPLP) et sortis du chantier Bénéteau, ont été livrés en décembre 2018 et mis à l’eau en début d’année.

Depuis lors, le Figaro 3 a enregistré des problèmes de gréement et d’étanchéité de trappe de foils. De quoi inquiéter quelque peu la classe des « figaristes ». Les bateaux ont dû, pour vérification des barreaux de flèche défaillants, être démâtés et remâtés, entraînant des surcoûts, mais aussi des abandons dans les deux premières courses de la saison où ils étaient alignés.

Qualifiés par Loïck Peyron de « défauts de jeunesse », pour parler poliment, ces derniers ont, semble-t-il, été corrigés. Le navigateur Gildas Mahé, qui a toujours malgré tout un doute quant à l’étanchéité des trappes de foils, se montre toutefois admiratif : « Sortir cinquante bateaux en sept mois reste un tour de force. On verra bien à l’usage et sous gennaker, quand on fera parler les chevaux… »

« Chacun tâtonne. Cherche les réglages »

Mahé : « On reste tous dans un grand flou. Chacun tâtonne, cherche les réglages. On cherche à quoi correspondent les ficelles à bord. Cela dit, avec l’ancien bateau on cherchait encore… », sourit-il.

Yann Eliès, lui, voit un progrès considérable dans ce nouveau bateau : « L’ancien Figaro, c’était quand même la voile à la papa. Celui-là, c’est la voile d’aujourd’hui : puissant, rude mais inconfortable. »

Le plus enthousiaste semble être Gildas Morvan, qui, lui, est tombé raide dingue de ce bateau : « C’est un bateau merveilleux, une gueule incroyable sur l’eau. Une sorte de Mustang, modèle “Bullit”. Le problème sera de le tenir. Je me dis qu’à quatrième étape, j’arriverai peut-être à le maîtriser. »

Si l’ancien Figaro 2 pouvait éventuellement être aménagé en course-croisière, certes un peu spartiate, c’est chose impossible sur le Figaro 3. La puissance a ainsi sacrifié le confort, d’ailleurs tout relatif. Naviguer sur de telles machines, c’est se condamner à devenir un patient assidu des kinésithérapeutes.