Caster Semenya : retour sur la polémique autour de cette athlète hyperandrogène
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L’athlète sud-africaine Caster Semenya va pouvoir de nouveau participer, pour quelques semaines, à des compétitions sur 800 m. Le Tribunal fédéral suisse a annoncé, lundi 3 juin, qu’elle suspendait temporairement les règles de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui obligent la Sud-Africaine ainsi que plusieurs athlètes hyperandrogènes à prendre des médicaments pour faire baisser leur taux de testostérone.

Le Tribunal fédéral a « pris des mesures superprovisoires », suspendant l’application du règlement de l’IAAF jusqu’à la tenue d’une nouvelle audience, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) Peter Josi, porte-parole de l’autorité judiciaire suprême, qui siège à Lausanne. Cette mesure « permet [à Caster Semenya] de participer à des compétitions sans aucune restriction pendant que son appel est à l’étude », a réagi dans un communiqué son équipe de communication.

« Je remercie les juges suisses pour cette décision. J’espère qu’à la suite de mon appel je serai de nouveau autorisée à courir librement », a réagi l’athlète spécialiste du 800 m dans le communiqué. Interrogée par l’AFP, l’IAAF a déclaré « ne pas pouvoir commenter pour le moment car [elle venait] de recevoir l’information du Tribunal fédéral suisse ».

Baisser le taux de testostérone pendant six mois

Semenya avait déposé mercredi dernier un appel devant le Tribunal fédéral pour contester la décision controversée du Tribunal arbitral du sport (TAS) rendue le 1er mai, qui a admis que le règlement de l’IAAF devait s’appliquer et qui lui imposait donc de prendre des médicaments pour faire baisser son taux de testostérone. Les athlètes concernées doivent faire baisser ce taux pendant six mois consécutifs avant de pouvoir participer à une compétition internationale du 400 m au mile (1 609 m). 

« Je suis une femme et une athlète de classe mondiale. L’IAAF ne me droguera pas ou ne m’empêchera pas d’être ce que je suis », a-t-elle notamment écrit dans son appel.

Caster Semenya, la Burundaise Francine Niyonsaba et la Kényane Margaret Wambui, toutes les trois sur le podium du 800 m des Jeux de Rio en 2016 et concernées par la nouvelle règle, peuvent donc de nouveau s’aligner sur un 800 m international, après avoir notamment manqué celui de Stockholm la semaine dernière.